C’est d’abord un film d’une grande beauté plastique. Zhang Yimou a visiblement soigné chaque plan, chaque image, chaque mouvement de caméra. Un régal pour les yeux. C’est aussi un film à plusieurs facettes. Film « noir », il est un hommage aux films de gangsters Américains, avec une imagerie inspirée des films sur la pègre de Chicago. C’est aussi un film sur Gong Li, l’égérie du cinéaste, qui est omniprésente à l’écran, dans un personnage passant du méprisable à l’attachant. Une partie plus bucolique et sentimentale précède les scènes de violences finales.
Le tout est montré par le regard d’un enfant, lointain membre de la grande « famille » du parrain au sens mafieux du terme. C’est une belle originalité du film, jusqu’au dernier regard de l’enfant voyant au sens propre le monde à l’envers, et qui revêt une symbolique pessimiste et dramatique.