En vacances à Nimes, le commissaire Bellamy (Gérard Depardieu) est contacté par un individu étrange (Jacques Gamblin), alors qu’on recherche un escroc ayant fait croire à sa mort dans un accident de voiture. Le commissaire s’intéresse à cet individu, au moment où débarque son demi-frère (Clovis Cornillac), au comportement peu recommandable.
Chabrol veut tisser un parallèle entre l’enquête policière et les rapports entre les deux frères, ces rapports ayant modelé la personnalité de Bellamy dans le passé. Malheureusement, le parallèle est artificiel. On suit donc deux sujets à la fois, sans grand lien entre eux, et, plus grave, sans que ces sujets se développent beaucoup. S’ajoutent la présence de personnages inutiles (le dentiste et le chirurgien esthétique), et des scènes de flash-back parfois très jolies (concours de danse), mais superfétatoires, rompant le peu de climat créé. La référence à Simenon n’est que partiellement judicieuse, car si Bellamy s’intéresse au personnage multiforme joué par Gamblin à la manière de Maigret, Simenon, lui, ne créait que des intrigues linéaires, jamais alambiquées de cette manière. Les acteurs ne peuvent être critiqués, et Gamblin est remarquable : inquiétant, plongé dans son monde, manipulateur, il parvient à tout jouer à la fois. Technique classique sans reproche, toujours des vues d’arbres et de route qui défilent de nuit, prises d’une voiture, pas de scène sanguinolente finale. Mais pas un grand cru de Chabrol non plus.