Ouh là là ! Nîmes, Depardieu, les Arènes, la Maison Carrée, les SDF et quelques pochades coquines du genre la supposée absence de culotte chez une honorable quinqua, le père Chabrol, 50 ans de cinéma et quelques chefs d'œuvres s'est dit que la sauce pourrait prendre. De fait, il remplit les salles, et il gagne sa vie, l'honorable octogénaire. Mais que son cinéma est démodé... les premières images en particulier, c'en est risible.
Mais bon, on est là depuis 50 ans, on va faire un effort, pas vrai. Alors on s'accroche et on assiste, impuissant, aux prestations laborieuses d'un Gamblin en manque total d'inspiration (il est bien meilleur d'habitude), d'un Cornillac carrément à contre-emploi, absolument pas crédible et de quelques sous-fifres pas trop inspirés. Comme on a insisté pour venir, on essaie de positiver : Depardieu fait une prestation talentueuse, il joue bien c'est vrai même s'il en est pitoyable de lourdeur, de malaise et d'incapacité à mouvoir ses kilos plus que sur-numéraires. Le public affolé fait "ouf" lors de sa première apparition sur l'écran, de profil, sanglé dans un gilet qui moule son abdomen gigantesque. Mais oui, il interprète avec brio ce rôle décevant, ce commissaire convenu et sensible qui déplace son énorme carcasse comme un tank dans une pépinière. L'histoire n'est pas mauvaise d'ailleurs, très classique mais exploitable. Pourtant Chabrol en fait un ratage absolu, même si quelques scènes essaient de donner le change par une certaine légèreté, il y a tant et tant de morceaux convenus, de scènes téléphonées et gratuites que c'en est pénible.
Alors vous savez ce qu'il vous reste à faire : soit vous faites comme moi "Bellamy ? Ben c'est un Chabrol, ça ne peut pas être mauvais quand même" soit vous zappez, et là, vrai de vrai, vous ne manquerez rien ! Après tout Chabrol n'a pas besoin de nous pour vivre, il se fait plaisir et c'est tant mieux pour lui, mais ça suffit à son aise. Basta Chabrol !sûr que la prochaine fois je me ferai encore avoir