Qu'est ce que c'est bien observé! et très bien restitué! On est plongé dans ce deuil, avec des conflits et des relations un peu délicates à suivre dans les détails mais qui sont d'une extraordinaire vérité.
Ce film a été choisi pour faire l’ouverture de la semaine de la critique au festival de Cannes 2008. Et on comprend pourquoi. C'est la réalité de la vie de famille avec les liens entre les gens.
Parce que l’on a du respect pour sa réalisatrice/actrice , on aurait aimé aimer « Shiva ». Hélas, hélas, hélas. Ce huit clos familial tourne en rond ; jamais l'intrigue ne parvient à se déployer. Entre l’introduction et le dénouement, qui pourraient tout aussi bien se suivre, pas de progression dramatique, pas d’action, mais des allées et venues, des chassés croisés, des bavardages insipides saupoudrés de psychanalyse rapide. A étudier pendant la projection les réactions du public qui s’ennuie. Cette opération désennuie un petit peu.
Ce film n'est pas mal du tout mais n'est pas exempt de défauts. Il est construit selon le plan d'abord d'une montée en puissance très légère mais assez longue permettant une description des personnages (presque trop nombreux: 6 frères et 2 soeurs plus leurs conjoints) et de la tradition du deuil au sein d'une branche du judaïsme. Puis vient une accélération brutale donnant lieu à une explosion émotionnelle sidérante qu'on peut rapprocher du final de Festen (sans qu'il n'y ait cependant de secret glauque révélé). La première partie est intéressante mais confuse et les personnages n'ont pas tous le temps de présence à l'écran correspondant à leur importance dans l'histoire (ce qui peut lasser). Plus embêtant, les rites pratiqués choquent ou prêtent à rire visiblement selon la volonté des 2 réalisateurs. Pourquoi? Doit-on essayer de s'identifier à cette famille et y retrouver nos propres maux? Ou doit-on observer en ethnologue l'étrangeté de leur comportement? Un peu des deux semble vouloir les 2 réalisateurs...d'où un certain malaise. En effet, quand il y a déchirements entre les membres de la fratrie, il est difficile de savoir qui a raison, et il en est de même pour le couple séparé (même si on prend forcément le parti de la lumineuse Ronitz...comme d'habitude). En bref, ce nettoyage de linge sale sous nos yeux ne passionne que par l'étrangeté des coutumes l'ayant permis et par l'intensité de la fureur des protagonistes. On a quand même un peu l'impression de se mêler de ce qui ne nous regarde pas.
Trés bon film, c'est triste et drole à la fois. C'est la réalité de la vie de famille avec les liens entre les gens, les rivalités et les malentendus. à voir en VO (comme toujours) pour l'ambiance.
Si la verve antisémite ne ressassait pas assez souvent, avec la même obscure obstination, que les juifs n'ont d'yeux que pour l'argent, Ronit Elkabetz et Shlomi Elkabetz en apporte malheureusement la preuve dans leur film "Shiva" (Israël, 2008). Situé au cours de la première guerre du Golfe, le deuil du film auquel se prêtent ensemble les membres d'une famille juive israélienne offre l'occasion à chacun d'ouvrir son coeur et sa pensée. Les sept jours de cohabitation qui accompagnent le décès d'un proche prend des allures de règlement de compte. Ouvert sur une scène d'hystérie dramatique, où tout un groupe larmoie sur la tombe du défunt, les Elkabetz ne cesseront de conserver, expressivement ou en latence, la folle frénésie des sentiments. L'astuce de la narration, et qui permet au film de garder l'attention du spectateur, est de ne révéler qu'au fur et à mesure qu'avance l'intrigue les motivations qui régissent les rancoeurs. Soeur abandonnée, frère en déficit financier, couple en crise sont les lots qui fissurent l'union prétendue de cette famille. Ces déchirements trouvent leurs raisons bien souvent dans l'argent. Les règlements des coeurs deviennent des règlements de porte-monnaie. La sobre mise en scène, prônant une fixité de la caméra, subordonne le langage de la mise en scène aux interrelations houleuses que nouent les protagonistes entre eux. Le film effectue un balisage des émotions. A la crise émotionnelle qui secoue la famille en introduction se distingue les visages insipides qu'affichent en fin ceux-là même qui pleuraient tout leurs corps au début. De cette intéressante asphyxie des affects, les Elkabetz ne réussissent, à cause d'une incapacité à rendre compte de la pléthore humaine sensée vivre ensemble le deuil, qu'à exprimer de petits conflits dont l'anecdotique concerne parfois peu le spectateur. Une Israël contemporaine dont la foi se dissout dans l'appât du gain, voilà un cliché qui contredit tout ce que les films israéliens nous illustraient.
Eh oui, le cinéma israélien est en pleine bourre, on s’en est rendu compte depuis quelques années. Un cinéma ancré dans le réel, qui filme la vraie vie, qui interroge, qui montre, qui dénonce parfois, qui prend le pouls d’une société. "Les sept jours" n’est pas une œuvre parfaite ni absolument renversante, mais elle possède les qualités de cette veine cinématographique nationale. Une famille nombreuse se retrouve pour le deuil d’un des fils. Respect des traditions, de façade pour certains, mais qui sculpte les rapports entre les individus. Tensions qui se font jour, qui s’expriment de plus en plus ouvertement. Histoires d’amour, de fric, de rancoeurs accumulées. Ca discute dans les coins, ça s’évite, ça se retrouve au cours des veillées, ça vide son sac, ça pleure, ça rit aussi... Pas évident de suivre ce qui se passe dans ce labyrinthe – peut-être y a-t-il simplement trop de personnages. Le bilinguisme français/hébreu est séduisant, mais certains comédiens sont mal à l’aise dans la langue de Molière. Quelques scènes remarquables, en particulier l’affrontement entre Vivianne (magnifique Ronit Elkabetz) et Eliyahu. Mais c’est surtout la vision d’ensemble qui compte ici, celle d’un groupe humain saisi à un moment de vérité où les masques (fussent-ils à gaz, comme dans la première scène) tombent peu à peu. Très estimable.
Sauf à le voir comme une sorte de document ethnographique sur le deuil rituel des Juifs, ce film ne présente guère d'intérêt, malgré de bons acteurs. Que c'est lourd toutes ces criailleries et discussions d'épiciers !!! Dommage, le sujet méritait plus de diversité, et de fluidité, dans la présentation ...
Très beau film, entre une truculente comédie à l'italienne et un huit-clos Bergmanien, des comédiens vrais et touchants, agaçants aussi. On prend parti, on s'énerve avec eux, on étouffe aussi mais on finit par les aimer et les comprendre chacun dans leurs moindres gestes et réactions. A voir!
Epoustouflant. Le jeu de tous les acteurs est sublime. Pour l'instant, j'ai beaucoup aimé les films avec Ronit Elkabetz, mariage tardif, prendre femme, la visite de la fanfare... aux sujets variés et dans lequel elle montre si bien le poids des traditions. Drôle et à la fois grave, ce film joue sur toutes les émotions : la scène de la maman qui laisse couler ses larmes est pleine d'émotion.
Après avoir assisté pendant une heure à une débauche de criailleries, de larmes, de lamentations en tous genres, exécutés par des as du drama, j'ai jeté l'éponge. certainement beaucoup trop loin de ma propre culture pour assimiler celle-ci ! Entre pathos et mélodrame, ça ne décolle pas du tout. Une heure, c'est déjà trop.
Une famille enterre un des siens et, respectant la tradition, s'enferme durant 7 jours pour commémorer le défunt. Ce huis-clos va être l'occasion d'un règlement de compte sans pareil dans cette nombreuse fratrie... ce qui est d'ailleurs un peu compliqué à suivre pour le spectateur, à chaque plan, un nouveau personnage qu'il faut situer dans la famille. Passé ce fouillis des personnages et aussi des querelles intestines, nous avons une première scène qui donne le ton entre tragique et burlesque, une mise en scène sensible et intelligente, des acteurs exceptionnels (les femmes sont magnifiques), des dialogues rudes et justes. Un vrai bonheur de cinéma... ce qui n'est pas si fréquent par les temps qui courent. A voir absolument.
« Les Sept Jours », passionnant et émouvant huis-clos qui scrute la famille, ses non-dits, ses douleurs, ses joies, son carcan social et religieux. Filmé avec virtuosité et théâtralité, le film du duo Elkabetz est un véritable tableau vivant qui dépeint une fratrie déchirée par la disparition d’un des leurs. Grave et souvent drôle, l’intensité dramatique est toujours présente. Et que dire de Ronit Elkabetz ? Une grâce immense, une folle sensualité. Une actrice qui rend amoureux…