Le premier plan, fixe, peuplé de silhouettes noires face caméra, donne le ton. Les 7 jours est une tragi-comédie théâtralisée. C'est autant ce qui fait sa force que ce qui marque ses faiblesses. Le cadre est précis, les plans le plus souvent fixes, longs, enfermant les personnages comme ils le sont dans la maison du mort dont ils doivent honorer la mémoire. On met du temps à comprendre qui est qui, à suivre les histoires de famille racontées ici et là, à la table de la cuisine, entre deux portes, près d'une fenêtre. Pendant sept jours, tous doivent s'accomoder du rituel, des interdits, des uns et des autres. Bien vite, les rivalités, les histoires de famille et de couples prennent le dessus. On mesure combien les rituels religieux sont ridicules et stériles, combien ils s'opposent à toute réaction humaine. Associée à son frère Shlomi derrière la caméra, et à autres comédiens devant, Ronit Elkabetz, si lumineuse dans La visite de la fanfare, est ici une femme à la fois retenue et révoltée, malheureuse. La mise en scène est brillante, l'interprétation d'un très bon niveau, mais on se perd un peu en route tant les discussions et les réglements de compte nous passent au-dessus. Pour faire sienne une histoire de famille lorsqu'on en est spectateur, il faut pouvoir l'embrasser toute entière, la ressentir, avoir le sentiment d'en être. Alors que la famille de La graine et le mulet semblait être la nôtre, celle des 7 jours, tout comme celle d'Un conte de Noël, nous reste quasiment étrangère. Un peu comme si nous la frôlions sans jamais l'approcher réellement. Déception donc pour ce film intelligent et maîtrisé, auquel il manque cependant le petit plus qui le rendrait universel.