Jim Jarmusch, éminent cinéaste, livre ici une œuvre épurée sur la quête initiatique et psychologique d’un tueur à gages (Isaach de Bankolé monolithique donc parfait) qui rencontre des personnages énigmatiques au cœur d’une Espagne résolument moderne pour atteindre son objectif mystérieux (excellent Bill Murray). Ce film insolite est forcément trop personnel pour plaire au tout public. La très belle photographie, le tempo basé sur la répétition des scènes absurdes et le rapport étroit avec le flamenco et la peinture sont impressionnants, mais cela suffit il à faire un film ? Jim Jarmusch aurait il atteint ses propres limites ? Je refuse de le croire. ¿Usted no habla espanol verdad ? Le cinéma est un art subjectif...
Il faut quand même être dans un état d'esprit particulier pour apprécier le nouveau film de Jim Jarmusch... Un "Kill Bill" hypnotique, contemplatif comme une plongée sous-marine. Le film dérange... A cause de ces séquences répétitives et lentes qui distillent l'ennui petit à petit, de son héros inexpressif et si peu bavard et surtout de son intrigue opaque. Heureusement la quête étrange de ce tueur à gage est ponctuée de respirations grâce à la folie et la diversité des personnages secondaires qu'il rencontre - mention spéciale à Paz de la Huerta qui passe ses deux scènes uniquement vêtue de ses lunettes - Cela reste une expérience cinématographique intéressante à défaut d'être passionnante.
Jim Jarmush réalise encore une fois un film très singulier, bien à lui. Il y a quelque chose d'envoûtant dans sa manière de faire, ce qui parfois nous ébahis, et nous laisse en extase. Jim Jarmush est un poète.
Film exigeant pour le spectateur. Il est facile (et compréhensible) de rester totalement hérmétique devant cet objet filmique non identifié, cela dépend vraiment du ressenti de chaque spectateur. Je peux pas en vouloir à ceux qui détestent. L'histoire est avant tout une allégorie et une réflexion sur l'art et les arts. Difficile de faire un film plus contemplatif que le parcours du personnage d'Isaach de Bankolé, presque totalement mutique et toujours en retrait face aux autres personnages (chacun représentant un art ou la science). L'acteur s'en sort grâce à une présence physique indéniable à l'écran. Le but de son parcours hiératique dans une Espagne ireelle et dépeuplée reste longtemps un mystère (même si ceux qui ont vu Ghost Dog auront une idée) et les motivations de son geste final ne sont jamais vraiment explicitées. Jarmush prend visiblement beaucoup de plaisir à ignorer les règles classiques du récit. Sa mise en scène est en revanche millimètrée, les cadres sont très travaillé, le réalisateur multiplie les plans avec un cadre dans le cadre, un jeu sur les miroirs ou sur les reflets. Ces cadres sont presque plus photographiques que cinématographiques et tournés dans des lieux à l'architecture singulière (très moderne ou plus ancienne selon les villes). Si toutes les stars de passage représentent un art ou une fantasmagorie de ceux-ci, le film prend son sens avec le final, où Bill Murray (cible du tueur) est le représentant auto-proclamé du reel et se vante d'être le détenteur de la Vérité en brocardant les commanditaires d'Isaach de Bankolé. Le personnage a un côté bouffon, car il vit isolé derrière une porte insonorisée, dans une villa protégée par des gardes armés et n'a de contact avec le monde que lorsqu'il le survole depuis son hélicoptère noir dont la présence et le bruit remarqué à plusieurs reprises dans le film sonne comme une lourde menace. D'ailleurs une fois le contrat remplit, ce bruit sourd se fait entendre une ultime fois pendant le générique.
Une fois de plus, Jim Jarmusch m'épate! Scénario intriguant, mise en scène remarquable, photo sublime, musique/ambiance sonore parfaite et surtout j'ai été bluffé par l'interprétation d'Isaach de Bankolé. Il joue pourtant un personnage extrêmement plat mais la moindre expression du visage et les inflexions de son regard m'ont subjugué. J'ai seulement été déçu par la scène finale qui aurait mérité un peu plus d'intensité et Bill Murray quelques lignes de textes en plus. Cela reste du très bon cinéma même si je dois l'admettre, la compréhension de l'histoire reste plutôt vague...
Loin d'être un grand Jarmusch, The Limits of Control est agréable. On ne parle ici que de fiction, d'histoire, de scénario... Malheureusement ce dernier, trop redondant n'offre pas vraiment de surprise. Les acteurs sont bons, la musique est belle. On notera les tonnes de références, du western à Tarkovski.
Sensuel, planant, touchant tous les sens du corps, la notion du temps, de l'art, de la communication et de l'histoire de la construction d'une civilisation, un voyage que je n'oublierai pas.
Anti-film, anti-cinéma, anti-héros, anti-spectateurs, anti-scénario. Jarmusch réalise ici un film très difficile d'accès, à la fois ouvert et à la fois trés hermétique. Un chef-d'-oeuvre en son genre!Mais pas pour tout le monde. Superbe photographie, rythme très lent. On apprécie ce film telle une longue et lente symphonie qu'on doit revoir et écouté plusieurs fois. Un film d'asthète et d'esthète.
Voila bien un film qui sort de l'ordinaire! Que de bons moments quand on a voyagé en Espagne. Et puis je mets 4 pour l'infiltration et les dernières paroles en fin de film ^^
Et dire que ce film aurait été vraiment bien si on nous avait donné à la fin toutes les réponses aux questions qu'on se pose pendant 2h. Et si on nous les donne pas, c'est parce que le scénariste lui-même ne les a pas. En gros un film abstrait, sans aucun fondement, vaguement sauvé par de jolies images, et une manière de filmer intéressante.
L'interaction entre musique et image dépasse tous les films que je connais. D'ailleurs, la magnifique scène de flamenco ne fait que prouver la qualité musicale du film!