Derniers Avis sur The Phantom Light

Décidément, les quotas-quickies réalisés par Michael Powell au début de sa carrière sont loin de donner une idée des chefs-d’œuvre qu'il réalisera. Malgré tout le potentiel de son histoire (un phare supposé hanté, un huis-clos avec peu de personnages), "The Phantom Light" ne parviendra jamais à vraiment fasciner, bloqué par un scénario assez pauvre. Les rebondissements sont là, l'ambiance se dessine mais nous ne sommes jamais vraiment plongés dans l'histoire qui manque cruellement de rythme. Reste les jambes de Binnie Hale et les blagues de Gordon Harker mais cela ne suffira pas à rendre le tout passionnant.

« Vous parlez d'une nuit ! »...Le so british Michael Powell a vu la lumière du crime et trouve une forme de lègèretè vaporeuse pour conter son histoire dans le phare de « North Stark » à un bon mile de la côte d'un petit village gallois! Aucune grande star, juste un gardien de phare, un homme ligotè parce qu'il est givrè, un journaliste qui souhaite faire un reportage sur le vif et une jeune femme sexy qui en connait un rayon pour dètourner l'attention en montrant ses jolies jambes! Du suspense et une bonne dose d'humour! Si vous n'avez pas peur des malèdictions, de vous èchouer au milieu de nulle part et que la lègende de la « lumière fantôme » ne vous effraie pas, alors "The Phantom Light" est pour vous! De plus on y mange bien avec au menu des saucisses prèparèes tout spècialement par Gordon Harker dont le film n'existe finalement que par sa prestation! A dècouvrir car c'est quand même un long-mètrage de Powell qui sait raconter ce type d'histoire et qui a la particularitè de se passer en grande partie à l'intèrieur d’un phare, la nuit...

"The Phantom light" court-métrage des débuts de cinéaste de Michael Powell fait partie des "quota quickies", petits films à budgets faméliques projetés dans les cinémas anglais en avant-première des films américains. On est bien sûr très loin des œuvres maîtrisées de la période de collaboration avec le scénariste Eric Pressburger mais il fallait bien que Powell lancé dans le métier par Rex Ingram (grand réalisateurs du muet à Hollywood) fasse ses armes. Tiré d'une pièce de théâtre "The phantom light" est censé être un film à suspense ayant pour cadre l'univers des phares qui jalonnaient encore à l'époque les côtes anglaises pour donner le bon cap aux bateaux abordant les côtes abruptes des rivages de la grande île. Mais ce qui intéresse surtout Powell c'est la description des mœurs des habitants du Pays de Galles qui est encore un territoire en développement en ces années 30 et leur confrontation avec un pur cockney hâbleur, venu en renfort prendre le commandement d'un phare suite à la disparition inexpliquée de ces deux derniers gardiens qui fait croire aux habitants encore naïfs que leur côte est hantée. Powell prend beaucoup de plaisir à se moquer de Sam Higgins, le gardien joué par Gordon Harker acteur confirmé ayant collaboré avec Alfred Hitchcock pendant sa période muette ("The ring" 1927 et "Champagne" 1928) . Tout d'abord rempli de la certitude qui lui confèrent ses 25 ans d'expérience, le nouveau gardien prend un peu de haut la population de ce petit port perdu. Progressivement le pauvre bougre guère plus évolué que ceux qu'il doit commander va se faire déborder par les évènements qui s'enchaînent dans une dernière partie qui s'intéresse enfin au propos initial du film. Le style est bien sûr impersonnel vu les moyens à la disposition de Powell et la vocation apéritive du film. Il s'agit donc bien d'une oeuvre de jeunesse à regarder comme telle, le meilleur restant à venir pour Powell.

Un très bon film malgré quelques incohérences et où le scénario est plutôt un prétexte pour le grand réalisateur Michael Powell de nous montrer son immense savoir-faire. Gordon Harker est excellent tout comme la très sexy Binnie Hale dont le fait que les sublimes jambes nous soit dévoilées dans les 3/4 du film ont tendances à nous détourner bizarrement de l'intrigue du film.