Pour sa quatrième réalisation, Richard Berry s'attaque au film policier noir, sombre et surtout à une tension permanente. Beaucoup critiqué et peu primé, cet Immortel ne mérite pas le nombre de mauvaises critiques et de récompenses minables dont des journaleux politiques pensent être en mesure de distribuer. Car si l'on ouvre les yeux, on trouve bien pire que ce film, qui n'est absolument pas mauvais.
Avant tout mis en scène par un artiste reconnu, choisissant avec brio des acteurs marqués et très expressifs comme Jean Reno ou Marina Foïs, la force de ce film s'exprime dans sa couleur artistique, une sorte de voile rendant l'atmosphère pesante, parfois stressante, le tout sublimé d'une tension lors des moments clés, chapeau. Surtout, les scènes de poursuites sont bien filmées, que ce soit en voiture ou à moto, Berry maîtrise son travelling et ne s'en cache pas, réitérant cela à plusieurs reprises.
Autre aspect indéniable, la direction artistique. Si Jean Reno est alors parfait, les autres n'en sont pas moins très bon. Même Kad Merad, que tout le monde s'accord à dire qu'il est mauvais acteur, arrive à satisfaire un contre-emploi difficile pour celui-ci. Passant de la comédie au film noir, rien de facile, mais beaucoup de réussite. Toujours le visage gris, grâce aux couleurs notamment, toujours la corps tendu pour s’affirmer dans son autorité, mais surtout, la voix élevée tout en restant basse, une sorte de supériorité vocale très bien choisie. Ceux-ci ne font pas tout, enfants, policiers et autres gangsters savent convaincre sans difficulté, m'sieur Berry, vous avez bien fait votre boulot.
D'aucun diront que le scénario est une banale trahison comme l'on en voit beaucoup, j'affirmerai que c'est plutôt faux. Tout d'abord car l'on apprend très vite le double jeu de Kad Merad, aussi car avant de se venger de celui-ci, Reno s'attaque à ses hommes de mains avec un suspense parfois bien surprenant. La liquidation de toute sa troupe, violente certes, est d'une rareté de réalisme impressionnante. Tout comme les scènes de bagarres, de règlements de comptes ou encore et simplement de tendresses. Lors de la scène d'ouverture notamment, lorsque Reno joue avec son fils dans la voiture, très touchant. Mais le plus impressionnant reste évidemment la scène de la fusillade, très attendue et grand Dieu non décevante.
L'immortel se voit donc très sombre, justement interprété et traitant sur un sujet simple, mais bien exploité, sorti d'une musique toujours au top ainsi que d'éclairages qui savent nous mettre en tension.
Stupides présentateurs d'émissions à la con, offrez vous une filmographie ou simplement, changez de métier.