Avis sur Cinq jours à Milan

Après avoir terminé sa trilogie animalière qui sont des thrillers horrifiques de grande qualité, Dario Argento décide de s'écarter du genre pour se tourner vers un autre style, la tragicomédie. Quand on voit ce long-métrage, on s'aperçoit que le maître de la peur et de l'effroi détient également beaucoup d'humour et ce film en apporte une preuve majeure, certaines situations sont tellement drôles et crues que l'on pourrait croire que c'est Paul Verhoeven à ses débuts qui filme ces personnages mais il s'agit bel et bien du réalisateur italien qui n'hésite pas à caricaturer ses compatriotes de tout bord au temps de la révolution milanaise opposant les Italiens aux Autrichiens. D'ailleurs, ce portrait satirique n'est guère surprenant lorsque l'on sait que Dario Argento aime provoquer la société de son pays à l'instar de son collègue et ami Bernardo Bertolucci. Le film écrit et réalisé par Dario Argento possède un scénario solide, riche et dense sublimé par une réalisation hors pair, les scènes de bataille sont notamment extrêmement réalistes et sanglantes et viennent apporter de la tragédie dans le parcours des deux protagonistes, l'un boulanger, l'autre un simple voleur qui s'évade grâce à un boulet de canon qui détruit une partie de la prison dès le début du film. Dario Argento essaye donc de livrer un film historique aux multiples émotions et force constitue de constater que le résultat est grandiose, pas de temps mort, un rythme soutenu, des scènes comiques, d'autres tragiques pour au final nous expliquer que ce qui est raconté à la population lors de la fin d'une guerre ou d'une révolution reste souvent un grand récit peuplé d'immenses mensonges et que ce type d'évènements heureusement devenus plus rares de nos jours touche toujours des personnes innocentes à ces conflits. Le réalisateur nous montre également des portraits de la gente humaine ainsi l'on constate que la plupart sont des opportunistes qui changent de ligne de conduite comme on change de culotte mais il montre également la misère qui touche la population de cette époque due à des faibles revenus et à des pillages causés par l'anarchie créée par cette révolution. Au final, Dario Argento rédige et signe l'un de ses meilleurs films, le plus atypique et le plus engagé.

Parenthèse méconnue dans la carrière du maestro, ce film est sans aucun doute le meilleur de part le scénario et l'originalité du traitement de son sujet. Servit par un excellent castings, un film d'acteurs et d'auteur aussi. Enzo Cerusico tient là un rôle à sa mesure, en boulanger contraint malgré lui de suivre un voleur en cavale suite à la destruction de son fournil. Une fresque rocambolesque douce-amer qui nous conte un moment d'histoire Italienne. Sans doute le plus Italien des films de la carrière d'Argento dans sa construction, comiques de situation moderne pour l'époque, sans doute trop... Le film nous offre un final terrible spoiler: qui n'est pas sans rappeler la Vie est Belle de Roberto Benigni qui peut-être du reste avait vu le cinquième Giornate et fût inspiré pour l'écriture de son chef d'oeuvre.
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Une oeuvre mineur méconnue pour Dario Argento, qui aurait pu devenir un classique du cinéma Italien. Un film remarquable à se procurer d'urgence.