Point culminant de cette trilogie du Chevalier Noir, Nolan parvient à créer un film incroyable. Tout d'abord il ne faut pas traiter ce film comme un film seul mais vraiment comme la conclusion d'un arc. Des développements déchirants, une sensation de plus en plus d'isolement pour le Batman, des enjeux forts et grandissants, une émotion fébrile mais profondément sincère, un pincement au cœur pour ce héros qui ne sera jamais vraiment reconnu, le Bruce Wayne invisible, le profiteur : voilà l'image qu'en auront les gens. Malgré ses aspects profonds et presque philosophiques donc, un développement des personnages durs, sombres, difficiles à vivre, ce dernier Batman de Nolan est vraiment facile à regarder mais émotionnellement puissant.
Le scénario, très bien ficelé, d'une remarquable consistance, ne souffre que de deux ou trois approximations assez grosses. Si la fin peut être considérée comme un deus ex machina pur et dur, en réalité c'est une fin logique, appréciable, et très forte de sens au vu de toute la saga du Chevalier Noir. Les seuls fois où l'histoire transgresse la logique ou fait appel à la facilité c'est pour donner un sens encore plus grand à ce développement progressif.
Les acteurs jouent pour la plupart très bien (même si Marion Cotillard est devenue célèbre pour une caractéristique inverse), et sont vraiment dans leur rôle.
La musique accompagne parfaitement ce film. Sublime, Hans Zimmer nous régale, et nous fait coller parfaitement le son avec des images. Celle-ci sont d'ailleurs extrêmement symboliques.
Sombre la très large majorité du temps, ça n'est que la fin où l'image devient lumineuse, les rues de Gotham baignantes de lumière, et le vrai faux sacrifice du Batman se conclut dans une aube lumineuse.
La réalisation magnifique et sublime où génie et créativité s'entrecroisent pleinement.
Pour apprécier pleinement cet apogée de la trilogie du Chevalier Noir, je crois qu'il faut se laisser emporter par le film, et y croire réellement pour saisir toutes les symboliques et le sens final.