Plus ambitieux que The Dark Knight mais au rayonnement moins important, entaché par un Dying Marion devenu presque aussi culte que le film, Bane ressemblant plus au méchant testostéroné standard que l'inoubliable déjanté Joker, l'ombre du précédent opus empêchant celui-ci d'atteindre le même prestige, etc. Je le conçoit, et pour moi le meilleur demeurera toujours The Dark Knight tout court, comme la plupart des gens, j'ai l'impression. Il n'empêche que l'on a quand même le droit ici à une nouvelle claque de cinéma infligé par Nolan, qui conclut sa trilogie avec brio. Et ce n'est pas rien, quand on voit ce qu'il a réussi à produire avec le chevalier noir, on peut aisément penser qu'avec ce personnage on ne pourra jamais assister à mieux, globalement. Après avoir vu sa réputation anéantie au profil de celle posthume d'Harvey Dent, notre Batman se retrouve pour la première fois devant un perso plus fort que lui malgré tout son attirail, qui finalise sa quasi destruction physique, puis morale... Ce Rises possède quand même des images fortes, celle de la prison bien sûr, et celle numériquement au point de la destruction du stade de Gotham... Le final tient ses promesses de grand spectacle, sans en faire trop dans la longueur. On ne cache pas notre plaisir de revoir surgir d'ancien Vilains tel que Ra's al Ghul et Crane (pour un inoubliable jeu du "l'exil ou la mort?". Selina Kyle est de retour et est plus que jamais tiraillé entre "le bien" symbolisé par son attirance pour Bruce Wayne et le "mal" pour son talent dans le délit mineur. Elle est interprété par une Anne Hathaway en pleine forme, qui a l'habitude de forcer le trait, mais ici ça passe. Quid de Tom Hardy? Il fait un excellent Bane, un véritable roc que personne ne peut faire flancher. Les scènes de combat à main nues (celle des égouts pour leur première altercation) avec Christian Bale ont vraiment été exécutées par les deux acteurs et on peut dire qu'ils ont fournis un travail impeccable. Il parvient même à mettre de la sensibilité dans cette brute épaisse, encore une fois la capacité d'Hardy de faire passer un message qu'avec son regard qui n'a pourtant rien d'exceptionnel à première vue. Évidemment on ne peut pas passer à côté de la présence également de Joseph Gordon-Levitt, timide mais essentiel, tout dans le symbole
, Robin!
. C'est un film gargantuesque, d'une richesse inouïe, qui finalise une œuvre indispensable, qui restera toujours pour ma part une des plus belles expériences cinématographiques. Nolan a pris son temps pour réaliser trois films brillants (2005, 2008 et 2012 pour les dates de sorties, aujourd'hui avec les Avengers ou DC c'est un film tous les 6 mois, au secours...), et on ne peut que le remercier pour tout ça. Tous les ingrédients, du scénario à la photographie, des interprétations aux effets-spéciaux, et j'en pense, sont accomplis et déterminants pour le résultat final, au dessus de tout.