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norman06
346 abonnés
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2,5
Publiée le 28 octobre 2008
Minimaliste par son traitement (filmage caméra à l'épaule, épure du son et des décors), le film s'apparente à une veine du néoréalisme chinois qui avait trouvé son apogée avec "Qiu Ju, femme chinoise" ou "L'Orphelin d'Anyang". On appréciera cette économie de moyens au service d'une dénonciation sociale mais ici, le procédé peut sembler somme toute artificiel. La projection DVD dans une petite salle du Studio 13, temple de l'art et essai cannois, ne rend en outre pas service à l'oeuvre et au 7e art en général.
Historiette misérabiliste mal troussée et mise en scène avec un amateurisme navrant. L’action s’achève abruptement comme si Tao Peng, le cinéaste, avait mangé tout son budget (sans doute l’équivalent de cinq paquets de nouilles) et que les piles de sa caméra numérique étaient usées. Cette escroquerie est encensée « meilleur film chinois de l’année » par une critique dithyrambique qui a multiplié les références : la rencontre de Dickens avec les frères Dardenne, le néo-réalisme asiatique aussi fort que le « Voleur de bicyclette ». Et si ces bonimenteurs mesuraient plutôt leur propre influence sur le choix du public…
Pour son premier long-métrage, Tao Peng dresse un terrible constat, celui de ces contemporains essayant de vivre dans la pauvreté. Avec La Môme Xiao, on part à la rencontre d’un couple de Chinois qui décide d’acheter une petite fille malade pour la faire mendier à leur place. Le constat est horrible, ici c’est sans fois ni loi, sans coeur ni humanisme, la mise en scène sobre colle au film, tourné à l’arrache dans le centre ville (les badauds sont irrésistiblement attirés par les caméras). Peng nous évite la fibre moralisatrice avec son lot de clichés fleur bleu. Contemplatif et réfléchit, on se laisse happer dans ce documentaire fictionnel à la fois dérangeant et dur.