Il y a des films qui arrivent avec un sous-texte percutant. Il y a des Mulholland Drive, il y a des Barton Fink, et puis il y a KIDS.
KIDS, ce sont tous ces ados vivants dans leur monde de sexe, de fantasme, d’alcool, de drogue, et de certitudes. KIDS, c’est le premier film du photographe Larry Clark, produit pour l’occasion par Gus Van Sant et scénarisé par le tout jeune Harmony Korine.
Ce film est une photographie de la vie New-Yorkaise de Korine, avec toute la violence physique et symbolique qu’elle comporte. Associé à un réalisateur débutant de 50 ans, il peint une fresque sociale de la génération MTV, et traite avec une maturité impressionnante un sujet sociétal capital pour l’époque.
Le film raconte l’histoire d’une journée de plusieurs adolescents new-yorkais des années 90. Une journée qui commence très bien pour Telly, jeune homme d’environ 17 ans, qui dépucelle une jeune fille de 12 ans dans la chambre de cette dernière. Telly réussi péniblement à la convaincre, et s’exécute. Un bonheur pour lui, un supplice pour elle. Pendant ce temps là, Jennie, jouée par la toute jeune Chloé Sevigny, apprend qu’elle est positive au test du VIH. Son monde s’écroule, alors qu’elle n’a connu qu’une expérience sexuelle: Telly. Commence alors une course contre la montre, pour prévenir Telly, et mettre fin à cette transmission inconsciente de la mort.
KIDS, c’est le portrait de ces jeunes gens qui pensaient naïvement que l’épidémie du Sida n’existait pas, ou qu’elle avait disparu depuis les années 80. Le plus incroyable, c’est que le film arrive aussi à traiter d’autres sujets majeurs encore aujourd’hui d’actualité, comme la drogue, l’homophobie, la violence, l’ennui d’une jeunesse et le viol. Censuré aux Etats-Unis, le film connait un certain succès critique et commercial, et entre même en sélection officielle du festival de Cannes 1995.
Voir la critique entière sur le blog.