Un film très fort, un film très dur, un film coup de poing, à la beauté fulgurante mais destructrice. Seul Larry Clarke sait filmer l’adolescence dans son côté noir, nihiliste, sans pitié. On est bien loin des Teen movie américain auxquels on est habitué. Larry Clark filme avec un réalisme cru la vie de jeunes ados, de milieu très modeste, dans le New York down town ,urbain et agressif. Mais il ne juge pas, il nous montre des comportement pas sympa, souvent sauvage rustre, voir abject ( i.e. le « viol » de Chloe Sevigny , complètement « stone », par un de ses copains) presque insoutenable, tant on ne comprend pas , on ne peut pas croire comment on en arrive là !. Larry Clarke décrit le coté sombre de la jeunesse, de « cette » jeunesse, avec un hyperréalisme froid. Les dialogues sont extrêmement fort (les filles parlent crument de leur sexualité, avec une vérité rarement entendues au cinéma). .Ce sont des jeunes livrés à eux même, qui traînent dans le milieu du skate board, du rap, de la contre culture, des squats, pas vraiment rebelles, plutôt marginaux. Beaucoup de drogues autour d’eux, et une attirance pour les premières expériences sexuelles .Le héros principal est un dragueur de jeune fille vierge, il est dans une « performance » pour déflorer le plus possibles de filles, il a une « technique » imparable pour les séduire et les amadouer. .C’est son « trip », c’est sa raison de vivre comme il l’explique. Le problème c’est qu’il n’est pas sain, et on apprendra, qu’il propage aussi la maladie à toutes ces filles (mais on ne sait pas si il est au courant de sa maladie). C’ aurait pu pourrait être un jeune ado sympathique, mais c’est un petit facho, misogyne , brutal, « tortionnaire » d’une certaine manière , ( voir la scène insoutenable de lynchage d’un black) , Mais son cadre de vie est très macho, on est dans des classes populaires, immigrées, pas libérales. On retrouve ces deux bandes de jeunes, (souvent les filles d’un côté et les garçons de l’autre), dans des soirées, dans des appartements. Il y a des scènes superbes comme la scène à la piscine, où le groupe pénètre par effraction la nuit, magnifiquement filmée , les garçons essaient de draguer les filles, avec lourdeur, il y a presque abus, mais finalement deux filles s’embrassent entre elles et se roulent une pelle d’anthologie, cela excite les garçons , mais les énerve aussi beaucoup , on est encore « border line » . L’image est très belle, on voit l’expertise de Clarke comme photographe, mais il ne recherche jamais l’esthétique gratuite, le propos dur et dramatique ne le permettrait pas.Les cadrages sont au millimètre. La bande son de Rock alternatif , est parfaite . Larry Clark est vraiment un des tous grands, Ce film est très proche de son tout dernier « Smell of us », de 2014 , aussi fort ,aussi rebelle et aussi dur, qu’il ne faut surtout pas manquer. A voir en VOD.