C'est avec plaisir que nous retrouvons dans ce film le jeune Alan Chavez et sa frimousse de titi Chilango, déjà apprécié dans "La Zona". Mais ici, le héros n'est pas un adolescent privilégié d'un ghetto pour riches mais son frère prolétaire qui connaît par coeur les rue de Mexico City. Cependant, Ivan va vivre une expérience qui n'est pas sans rappeler celle d'Alejandro : il va découvrir la réalité de l'adage qui prétend qu'on n'est jamais trahi que par les siens! Ivan vit avec son oncle Jaime, vendeur de pièces détachées automobiles, pour la plupart "récupérées" par le vol. L'oncle initie son neveu à ce "commerce" lucratif, d'autant plus qu'ils ont le projet de rejoindre clandestinement les Etats-Unis et que les passeurs sont gourmands! Mais la petite amie de Jaime entend bien être aussi du voyage et Ivan perd sa place. Ecoeuré et révolté, il s'enfuit et trouve refuge chez son copain Efraim (Alan Chavez) qu'il entraîne dans ses petits larcins. Avec les deux gamins, nous parcourons, la peur au ventre, les rues de Mexico, des quartiers crasseux où se font les trafics aux riches avenues bordées d'arbres où s'alignent les belles berlines, objets de toutes les convoitises. Repérés par un trafiquant endurci, les deux amis se retrouvent pris dans la spirale de la vraie délinquance jusqu'au drame qui coûte la vie à Efraim. Ivan s'embarque seul pour le périlleux voyage vers le "rêve américain". Pour son premier film, Aaron Fernandez se penche sur le sort des jeunes mexicains, "pièces détachées" de la société, inexorablement poussés vers la malhonnêteté par la pauvreté et le manque d'avenir. Nous les regardons avec tristesse, ballotés entre les jeux enfantins, les courses, les empoignades pour rire et les comportements soit disant adultes qui ne leur conviennent pas vraiment, la cigarette, la drague, le maniement d'une arme. Le cinéaste traite son sujet sans jugement moralisateur mais avec une grande tendresse pour ses jeunes compatriotes. On aimerait le voir récidiver!