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stebbins
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5,0
Publiée le 7 mai 2011
C'est du cinéma contre lequel on se heurte, comme en alerte, purement immersif et d'une totale maîtrise. Brillante Mendoza est certainement le filmeur le plus chevronné des années 2000, usant d'un approche documentaire qui privilégie l'urgence des situations à leur installation, et y ajoutant une part de fiction se noyant insensiblement au dispositif scénique. Dans Tirador les décors et les personnages ne font qu'un, fusionnent sans détours, mais non par souci d'harmonie psychologique : davantage que la symbolique c'est la réalité urbaine qui intéresse Mendoza, une sorte d'immédiateté saisissante captée au plus près de l'action. Tirador semble être une oeuvre traversée de part en part, aérée par l'entremise d'une caméra vivante, plus active que jamais, indéniablement capitale pour l'efficacité du propos. Des images crues mais raffinées dues à une photographie impressionnante, une mise en scène magistrale, un sujet passionnant en forme de concentré d'impitiés : Tirador s'agit bien du cinéma de Brillante Mendoza, celui d'une modernité qui doit tout à son hyperréalisme mâtiné d'effroi, entre reconstitution et présentation. Le réalisateur philippin est l'un des rares artistes actuels capables de conférer au naturalisme des allures de sublime. Magnifique.
Tirador est un cri, un corps en sueur, une foule en mouvement, Tirador est un mélange d'odeurs et de genres, parfois romantique, souvent drôle, tragique mutant informe mais magnifique, n'hésitant pas à tirer. BAM BAM. Les bas quartiers sont investis par la milice, flics débiles , tyrans irrespectueux, le ghetto saigne, vomit l'angoisse, le mec en tong dérape, ON T'EMBARQUE, mais c'était sans compter les femmes, diaboliques sirènes aimantes et hurlantes, qui, d'un coup de hanche bien placé rendraient fou le plus téméraire des hommes. La fourmilière ne s'arrête jamais de vivre, de se battre, même lorsque la mort et le désespoir s'invitent entre ses murs rugueux. Mendoza est plus qu'un simple cinéaste. C'est un passeur. Impossible, en effet, de ne PAS sentir l'odeur des bouts de viandes qui crépitent, impossible de ne PAS plonger ses mains dans la rigole boueuse à la recherche du dentier déchu, impossible de ne PAS s'écorcher les poumons avec les voleurs à la tire.
Dans ce film on suit plusieurs petites histoires se déroulant dans les bas quartiers de Manille. Tout d'abord le fil de l'histoire est très décousu, les scènes passent de l'une à l'autre sans aucun lien et sans aucun intérêt aussi. A trop vouloir dépeindre la société de Manille avec autant de personnages et si peu de temps on en vient à ne s'intéresser à aucun d'entre eux et à s'ennuyer ferme! Passer votre chemin aussi vite que les nombreuses courses à pied qu'on peut voir dans ce film!