Une comédie déjantée et attachante mais manquant un peu d'émotions, dans laquelle on retrouve tout l’univers de Jeunet à la fois inventif, poétique et décalé, portée par un casting très séduisant.
On reconnaît aisément l'univers de Jean-Pierre Jeunet avec ses couleurs jaunes, ses personnages extravagants et des gadgets bricolés tout le long du film. Je n'ai pas trouvé que c'était le meilleur et le jeu est moyen selon les acteurs mais les personnages sont attachants et les petites phrases d'Omar Sy sont amusantes et le réalisateur ne se prive pas de glisser quelque humour hors personnage. J'ai bien aimé.
Aussi sympathique soit-il, "Micmacs à tire-larigot" ne dépasse jamais ce stade de film "gentillet". On reconnait facilement la mise en scène personnelle de Jean-Pierre Jeunet mais on est loin ici du génie exposé dans "Le fabuleux destin d'Amélie Poulain". Si la réalisation reste appréciable avec ses nombreux effets de style, le scénario laisse à désirer avec un bon nombre de facilités, amenuisant son originalité et les bonnes idées présentes. Même si la signature "Jeunet" est là, son long métrage ne parvient qu'à nous distraire (ce qui est déjà bien) et ne nous apporte pas ce petit truc en plus que l'on peut attendre d'un bon film et d'un tel cinéaste. "Micmacs à tire-larigot" est un film mignon et plaisant mais dont on ne retire pas grand chose finalement si ce n'est de passer un bon moment.
Un vrai plaisir ce poëme allégorique se terminant par la plus parfaite des morales. Du décalé, du second degré, des gags, des répliques, de l'abracabradantesque... vraiment un bon film à condition d'accepter de se plier à la loi du genre. Et puis regardez bien et appréciez cette manière de mettre en scène des recoins insolites mais bien réels de Paris.
La patte Jeunet est là, la réalisation est classieuse, mais l'histoire tourne un peu en rond, et on devient difficile après un chef d'œuvre tel qu'Amélie Poulain.
Malgré des bande-annonces assez moyennes, j’ai été voir le nouveau film de Jean-Pierre Jeunet sur la confiance. Et, au final, la déception est grande ! La faute en incombe d’ailleurs principalement au réalisateur qui a visiblement joui d’une grande liberté artistique et qui a laissé la forme prendre le pas sur le fond. Certes, chaque plan du film est travaillé tant au niveau de la photo que des trouvailles visuelles (à commencer par les inventions de Petit Pierre) mais est-ce une raison pour se dispenser d’un scénario digne d’intérêt ? Car, "Micmacs à tire-larigot" (titre compliqué et peu vendeur qui confirme la liberté de Jeunet sur ce projet), c’est avant tout un démarrage long et poussif (les malheurs de Basil) suivi d’un grand pot-pourri d’idées parfois excellentes (les grandes questions de Basil, la géniale séquence du match de foot avec mine antipersonnel commenté par Thierry Roland et Jean-Michel Larqué…) mais insuffisantes pour qu’on s’intéresse réellement à l’histoire. Autre déception de taille : les personnages ! Autour d’un Dany Boon sympathique sans être non plus renversant (j’ai d’ailleurs pas saisi l’intérêt du langage des signes ou de son dialecte incompréhensible), on retrouve une galerie de 2nds rôles très limités avec, entre autres, le maniaque des expressions (Omar Sy prévisible), la contorsionniste (Julie Ferrier énervante), l’homme canon (l’indispensable Dominique Pinon), la cuisinière protectrice (Yolande Moreau déjà vue) ou encore le chef (Jean-Pierre Marielle honteusement sous-exploité). Seuls André Dussollier et Nicolas Marié marquent les esprits dans leur rôle de méchants. D’ailleurs, on peut se demander quel est le message qu’a voulu faire passer Jeunet avec ce film. S’il s’agit d’une critique du commerce des armes, il enfonce des portes ouvertes avec la subtilité d’un bulldozer. Si c’est une déclaration d’amour à cette bande de marginaux, elle manque singulièrement de consistance. Espérons que Jeunet se reprenne rapidement !
Le cinéma de Jean-Pierre Jeunet est de celui qui officie dans le bricolage, qui oscille entre l'univers de Vian ou de Prévert. Dans son nouveau métrage on retrouve aisément plus l'univers de Delicatesen que celui d'Amélie. Les bons jeux de mots ont laissé leur place à une majorité de pétarades bricolées et de jeux géants du style petite boule tapant sur le levier qui tirera la corde de la trappe. A partir de là on adhère ou pas. En effet, fort de la présence de Guillaume Laurent le scénario est succulent de dialogues pour le personnage de Omar Sy, inadaptable à l'export, marquant par exemple encore plus la touche franchouillarde de Sieur Jeunet. Alors oui les détracteurs trouveront le film trop léger, trop encré dans l'esthétisme du réalisateur, certains diront même qu'il se répète. On préférera voir dans son métrage le talent et la joie enfantine du petit Jean-Pierre malicieux faisant de son univers un terrain de jeu où toutes les « bricoles » sont permises.
Ce Jeunet est léger et amusant mais je n'ai pas retrouvé l'imagination débordante que j'apprécie dans ses premiers films. C'est sans doute le fait que l'histoire ait un lieu et un temps. La réalisation est comme d'habitude un véritable bonheur.
Vu en avant-première où la salle a très bien accueilli le film, je suis encore ébahi par ce concentré de talent… Rare sont les films si précis, si fin dans l'écriture, dans les dialogues et surtout la réalisation... Jean-Pierre Jeunet frappe très fort, et le cinéma français en sort grandi, car prouve qu’on sait faire autre chose que des comédies populaires et que surtout on sait réaliser des films exigeants… La grosse surprise du film est bel et bien Danyboon, une vraie plus-value pour le film tant son talent contribue à la qualité de l’œuvre et donne l’âme nécessaire au film. On voit mal comment le rôle aurait été si ça n’avait pas été lui (initialement prévu pour Jamel qui a quitté le navire faisant quasiment couler la production). Bravo à toute l’équipe, fier d’avoir un cinéma français si bien représenté !
Jeunet est de retour, et plutôt dans la discrétion : l'effet Amélie Poulain semble passé. De fait, Micmacs... ne ressemble pas à Amélie, il se rapproche plutôt de Délicatessen, l'humour macabre en moins. Nombreux personnages insolites, situations improbables, objets incroyables, et surtout l'habituelle couleur jaunâtre donnée à l'image (on aime ou on n'aime pas, moi j'aime pas) : on est bien chez Jeunet. Inventivité, créativité, humour, poésie, oui oui oui, mais. Mais la recette est connue, et elle commence à lasser. Le film surprend finalement assez peu. A l'analyse on se dit que tout va bien mais qu'on n'a pas été transporté comme avant, au bon temps de La Cité des Enfants Perdus. Manque un regard un peu cruel, un peu moins gentil. Ceci dit, je le répète, Micmacs... se regarde très bien, s'apprécie, mais ne laisse pas un souvenir impérissable.
Un film bien barré avec un scénario et des personnages pour le moins loufoques. Le film est original et propose un message de fond plutôt bon. Les décors sont très bien faits. Mes réserves sont surtout sur les acteurs qui en font parfois des caisses et sur pas mal de gags qui tombent un peu à plat. Ca reste quand même un bon divertissement qui sort un peu des sentiers battus.
Où s'arrête le style propre à un réalisateur et où commence sa propre caricature ? "Mic Mac à tire larigot" donne une partie de la réponse car Jeunet a fini par se mordre la queue ou devrais-je dire, la bobine. On connaît tous plus ou moins les motifs récurrents cher à Jeunet, comme l'enfance, son esthétique sépia ou encore les monuments, mais on se rend compte devant Mic Mac qu'on est touché par une désagréable impression de déjà vue. Jeunet transforme ici sa signature de cinéaste en clichés redondants qu'ils soient visuels (plans sur monuments, image sépia) ou scénaristiques (thème de l'enfance ou la présence d'une gare). Dans la lignée de ses précédents films, il construit un personnage principal "différent" joué par Dany Boon qui, bien aidé par un par "héros" bien moins profond qu'Amélie ou Mathilde, n'a pas les épaules pour porter tout un film sur ses épaules. Bazil évolue dans un environnement teinté de démagogie et de populisme qui surprend un peu tant Jeunet ne nous avait pas habitué à ça, message écolo, diabolisation des élites ou encore l'allusion à l'équipe de France de foot, construisent la toile de fond de cette histoire. Ce style de scénario rappelle étrangement une vraie réussite du genre qu'est "Enfermés Dehors", film où les personnages sont beaucoup plus nuancés. Cet "Ocean's eleven" vu par Jeunet réserve malgré tout quelques bonnes surprises tant au niveau du scénario qu'au niveau du casting. L'hommage fait à l'art populaire (cirque, mime) et le cinéma muet se marient bien à l'univers de Jeunet et aux acteurs qui les interprètent avec en figure de proue Julie Ferrier et Omar Sy, incontestablement des bonnes pioches pour le réalisateur.