J'avoue ne pas comprendre l'engouement autour d'Esther. L'ayant vu très récemment, je dois vous confesser avoir été très déçu; non seulement par la mise en scène de Jaume Collet-Serra ( que j'apprécie, à l'accoutumée ), mais également et surtout par l'écriture du truc, qui fait preuve d'un manque de savoir-faire plutôt barbant. C'est long, lassant et visuellement moche; tout ce que j'aime, quoi.
Et pourtant, le début était prometteur; l'ambiance s'avérait plutôt bien faite, pas trop dégueulasse, et les plans bien cadrés pour faire place à une atmosphère terne et glauque. Le soucis, c'est que j'en ai vite fait eu raz-le-bol de ce filtre d'image grisâtre qui comblait le manque de personnalité de l'oeuvre. Cinq minutes ça passe, dix minutes un peu moins, mais quand c'est pour te taper un film entier qui joue toute son atmosphère sur des moyens flemmards et laids, c'est dur d'adhérer, et d'autant plus impossible d'adorer. Et puis, il y a le jeu des acteurs, leur direction et la vision du réalisateur de ce que doit être l'horreur. Autant te dire qu'il y a un truc qui ne va pas, là. Premièrement, les acteurs. On a bien droit à deux têtes connues dans le lot ( Peter Sarsgaard et CCH Pounder ), mais rien de bien intéressant. Ca reste quelque chose de mineur, mal dirigé, pas spécialement bien joué et terriblement mal scénarisé. Parlons donc de la vision du metteur en scène, et de l'écriture qui en ressort. Pour tout vous dire, le type se révèle très caricatural dans tout ce qu'il fait : les jumpscares sont ultra présents et manquent d'efficacité, les acteurs ( surtout la gamine qui joue Esther ) te font des têtes ridicules et grotesques; de même pour la mise en scène, jamais vraiment soignée, jamais propice à poser une ambiance digne de ce nom. D'où ce filtre d'image dégueulasse et crade. Précisons dès lors que l'écriture ne va pas non plus; mal rédigée, elle peine à amener ses personnages, à les développer, mais aussi et surtout à introduire ses situations et ses twists ( notamment ce twist final qui sort de n'importe où, et ne fait aucun effet sur personne, tant rien ne pouvait laisser présager au spectateur une telle chose; ce n'est pas de la surprise dans le sens où ça vient de nulle part, sans justification apparente; t'as vite-fait l'impression que les types ont trouvé ce twist en cours de route, et qu'ils n'ont pas pris la peine de tout remodeler pour que cela ait un minimum de sens ). Caricature d'un genre qui se perd, film à la violence gratuite et vulgaire, Esther est une série b banale et représentative de son genre en perdition. Sans imagination apparente ( si ce n'est pour son twist final, encore que c'était terriblement mal foutu ) ni habileté réelle, le tout manque complètement son spectateur, sombrant rapidement dans un grotesque non assumé. Un sacré navet.