Suivi dans toutes ses œuvres par son armée de fans aveugles, Tim Burton, soi-disant génie créatif, est engagé par Disney pour faire un film sur l’œuvre de Lewis Carroll : Alice au pays des merveilles. Le réalisateur y voit-il un moyen de renouveler son style ou plutôt une occasion de livrer un banal film pour enfant et se faire des thunes grâce à la 3D ? La réponse dans quelques lignes.
Nous voilà donc partis à l’aventure, dans une Angleterre du XIXème où l’on a droit à une scène sur Alice, quand elle est enfant et qu’elle parle de son cauchemar à son père, tentative de la part du film de nous faire nous attacher au personnage principal (bien essayé !). Dès le début, on contemple avec horreur les personnages clichés dégueulasses des plus rébarbatifs, dont les répliquent irritantes suffisent à détruire le peu de sympathie que nous avions pour eux, et tout cela après seulement quatre minutes de film ! S’ensuit alors une énorme incohérence dès qu’Alice tombe dans le pays des merveilles, qui remet en cause le déroulement de l’histoire, si tant est qu’il y en ait un. Tim Burton s’éclate alors à nous faire découvrir son design pour le pays des merveilles, un vulgaire amoncèlement de tout ce que le réalisateur a fait jusqu’à présent. On se croyait débarrassé des personnages lourds et clichés une fois qu’Alice était passée dans ce monde du dessous, hélas les méchants sont les archétypes parfaitement écrits des méchants clichés imitant de mauvais méchants clichés…Merci Tim Burton.
C’est une transition toute trouvée pour parler des personnages. Alice est interprétée par Mia Wasikowska qui joue dans la niaiserie et la naïveté totalement insupportable et désagréable, à tel point qu’on croit qu’elle vient d’un autre monde…Décidément, Tim Burton est un excellent directeur d’acteurs. Alice est également le réel problème du film. Son rôle et ses répliques sont très mal écrits, on dirait qu’elle fait exprès de se mettre au niveau du public auquel le film est destiné…c’est-à-dire des gamins de cinq ans. La pauvre Mia Wasikowska paraît alors idiote, sans profondeur, à croire que Burton se fiche du développement d’un personnage dont le prénom est dans le titre du film ! Et c’est donc à Johnny Depp qu’il revient (comme d’habitude) d’incarner l’artiste maudit avec les cheveux en pétard, et c’est lui que Burton filme avec le plus d’intérêt, sans pour autant le rendre attachant. Et c’est bien un des multiples problèmes du film, aucun des personnages, qui sont pour les trois-quarts réalisés en image de synthèse, n’est attachant, ils paraissent alors entièrement factices. Ils sont classiques, possèdent des personnalités (oui c’est exagéré) aucunement originales, nullement intéressantes et sont très mal mis en scène. Mais la palme d’or de la pire chose du film revient à Helena Bonham Carter dont le talent pour livrer des interprétations insupportables est amplifié par l’élan artistique génial de Burton qui lui a fait…grossir la tête…par image de…synthèse…Merci Tim Burton.
Et c’est alors que nous pouvons évoquer la surenchère d’effets spéciaux dégueulasses qui remplissent chaque scène. Burton se plaît à coller des images de synthèse partout, il est donc impossible de s’ancrer dans cet univers, car celui-ci paraît faux et sans utilité. Et là où Burton a voulu mêler aspects réalistes et oniriques, il en retire une œuvre sans réelle personnalité ni beauté, car entièrement stéréotypée par le propre style du réalisateur. Parlons alors de l’esthétique de Burton, sans surprise, sans grâce, sans splendeur. Elle consiste à prendre des choses qui existent déjà, leur ajouter des pois, changer les couleurs et faire croire que c’est une invention sortie du génie de Tim Burton…Vive la créativité. Même les espèces présentes dans Avatar étaient plus inspirées, alors qu’elles étaient pourtant très peu originales.
Cependant, le plus gros défaut du film vient principalement du fait de l’homogénéité du traitement des idées, des intentions, et des ambitions. En clair, c’est un film Disney destiné à rapporter gros alors qu’il est d’un simplisme et d’une banalité monstrueux…Mais heureusement pour Disney et Burton, le milliard de gamins de cinq ans qui a vu ce film est trop jeune pour se rendre compte à quel point il est mauvais. Par chance, votre humble serviteur (moi) ne se laisse pas berner comme un enfant de cinq ans. Ainsi il m’est impossible de ne pas remarquer le manque total d’idées (de bonnes idées en fait). Tout est extrêmement simple et simpliste, tout se voit venir à des kilomètres, et la lassitude s’installe. En dehors du récit d’une platitude assommante, il n’y a pas un instant où la réalisation nous fasse ressentir quelque chose. Les événements sans aucune originalité s’enchainent pour arriver à un combat final vide de sens, d’ampleur et de puissance. Toute tentative comique passe très mal, les dialogues dédiés sont très mal écrits, destinés à faire rire des enfants de cinq ans maximum, et encore il faudrait qu’ils ne soient pas trop malins. Enfin ça n’aurait pas été un bon film Disney sans une chanson, heureusement (tout est relatif) on a juste droit à…Johnny Depp qui danse…Merci Tim Burton.
S’il encourage Disney à continuer de produire des bouses commerciales, ce film n’en est pas moins un échec retentissant de la part de Burton, qui n’est plus capable d’inventer quoique ce soit. Il n’y a pas une chose à sauver dans son film, qui se pose alors en concurrent direct de Transformers 3 dans la catégorie du pire film de tous les temps. C’est un blockbuster ultra banal pour enfants débiles…Et ai-je mentionné qu’il était produit par Disney …