Le public, la presse, s’étant dès les balbutiements du réalisateur attacher à son travail, à juste titre lorsque l’on parle de Beetlejuice, Edward aux mains d’argent ou Batman, les longues années séparant ses bijoux des débuts et Frankenweenie, le film, auront été jalonnées du surprises, pas toujours les bienvenues. En sommes, c’est le retour de Tim Burton, l’enfant attachant à l’esprit emplit de monstre, de créatures propres à son imagination fertile, le retour vers ses références, de Frankenstein, bien sûr, mais aussi à Christopher Lee et ce qu’il incarnait sous les traits du comte Dracula. En gros, le Tim Burton que tout le monde aime, et ce même s’il aura fallu qu’il renoue avec Disney, firme avec laquelle il avait coupé contact à l’époque, afin de voler de ses propres ailes.
Enfin, Disney, loin de leurs collectives animations traditionnelles, s’affiche derrière Frankenweenie, animation Stop Motion que l’on pourra aisément rapprocher aux Noces funèbres et l’étrange Noël de Mr. Jack. Ici, Burton revisite l’une de ses premières réalisations, un court métrage d’une demi-heure traitant de la résurrection d’un chien, profitant du même coup de son savoir-faire acquis durant et des possibilités offertes par la technologie d’aujourd’hui. Frankenweenie représente donc les prémices de la carrière cinématographique de Burton et tout ce que ce genre de production peut apporter de nos jours.
L’on ne s’ennuie jamais, c’est dire, alors que beaucoup de production de ce type tombent d’ordinaire, de-ci, de-là, dans les méandres de la mièvrerie, du réchauffé. Si le récit met un certain temps à décoller, très vite l’esprit étouffant du cinéaste nous en mettra plein nos mirettes, de monstres et autres incarnation de son esprit d’enfants. Amusant, frais, appliqué, Frankenweenie, outre le fait d’être tout ça en même temps, est surtout une admirable séance de nostalgie, de cinéma simple, bien que cela ne soit pas le cas. Un travail colossal, le Stop Motion, pour un résultat qui pourra paraître morose en regard aux productions actuelles, mais qui ne l’est pas. J’ajoute que, n’étant pas un adepte de la 3D, j’ai trouvé ici le rendu admirable.
Les textures, le graphisme, l’équilibre entre animation et le l’objet animé, tout est parfait, tout est concordant. Burton reste, et l’a toujours été pour moi, un cinéaste de renom, un tout grand, qu’il s’adresse, comme ici, aux enfants, ou alors à un public plus varié. Il est par ailleurs soulageant de ne pas avoir affaire à Johnny Depp, étouffant parfois les œuvres de Burton. Un vrai petit moment de détente, d’humour noir, de plaisir enfantin pour lequel j’invite chacun à faire le déplacement. 15/20