Il faudra quelques années avant qu'on classe ce Frankenweenie comme référence clé de Tim Burton.
Car il faut bien l'avouer, quoi de plus palpitant que d'assister à un tel spectacle, aussi soigné et aussi splendide d'un tel réalisateur. Trop critiqué de son alliance à Disney, Burton poignarde tous ces médisants dès l'arrivée du sponsor Disney, tout beau tout brillant, instantanément transposé en noir et blanc, sous son d'orgue, amateur du fantastique, réjouissez-vous !
Burton renoue avec le stop motion, réalise l'un de ses plus vieux rêves et offre beaucoup de poésie dans un conte fantastique scénarisé par un amour incontestable pour les classiques du genre, Frankenstein et autres Dracula.
Si le noir et blanc apporte une poésie certaine, une intimité sordide et une qualité presque parfaite, le stop motion enferme, lui, le spectateur dans une sorte de machine à remonter le temps, un hommage permanent aux créateurs de ces monstres, qui ont bercé le petit Tim.
Prenons les allusions innombrables des noms des personnages, Victor Frankenstein, Elsa Van Helsing, et autre tortue appelée Shelley, nul besoin d'en préciser l'origine. Puisant directement dans le conte de cette dernière, Tim Burton élabore un scénario assez simpliste, mais bougrement efficace.
Par une idée de concours, le scénario va faire revivre les rêves de chacun des protagonistes, permettant au passage un petit clin d'oeil à un Godzilla fraichement revu.
Au final, ce sont tous ces clins d'oeil et hommages qui forgent l'efficacité de ce long-métrage, passons par le moulin, continuons sur le physique du prof de chimie rappelant de façon caricaturale un Vincent Price toujours dans le coeur de Tim Burton, une réplique faisant toujours son petit effet : "il est vivant". Mais surtout, un univers, une atmosphère, un lieu, une résidence, celle des films d'horreurs classiques, l'apogée du cinéma fantastique, la création d'un mythe qui ne se perd grâce à des films comme ceux-ci.
C'est avant tout cet amour avoué, cet élancement présenté au public qui attendait fermement Burton avec ce film qui permet d'autant apprécier celui-ci, de retrouver l'univers du créateur du fantastique d'aujourd'hui, rappelant doucement ses Noces Funèbres, avec autant d'amour quand dans Ed Wood, et même avec une petite touche de nostalgie lors de la vision du lieu de résidence de Victor, un petit clin d'oeil à Edward aux mains d'argent ne fait jamais de mal.
M'sieur Burton, on vous dit merci, peu de réalisateurs savent conquérir un public avec autant de passion, autant de soucis du détails, autant d'humour noir diabolique, autant de cinéma, autant de tout.
Frankenweenie est une oeuvre fantastique comme il n'en paraît peu, alliant amour et tendresse, morale et réprimandes, allant même jusqu'à nous toucher d'une marque poétique, en tant que fan de tous les montres classiques, je ne peux qu'être en extase devant autant de génie.