Beaucoup de réalisateurs, comme Spielberg, ont à un moment ou un autre livré une oeuvre en deça des attentes. Malheureusement concernant Burton, les spectateurs se montrent intransigeant et fustigent le cinéaste sous pretexte qu'il ne serait plus que l'ombre de lui-même. Pourtant, hormis le temps de "la planéte des singes" qui s'avérait beaucoup moins personnel que ses oeuvres d'antan, le metteur en scéne ne s'est jamais détourné de ce qui fait de lui un génie. S'il a parfois manqué d'imagination ou de créativité, Tim ne fait jamais comme les autres. Et avec "Frankenweenie", il effectue non pas un hommage à ses références, ni même un quelconque plagiat de sa filmographie. Non, il fait une démonstration. Une démonstration de force. Personnel, sincére, émouvant, drôle, satyrique, ce bijou cinématographique se démarque par sa spontanéité, son honnêteté et sa simplicité. Si dans la forme, on ne pas noter de moyens particuliérement colossaux, il en est tout autre dans le fond. Car la structure scénaristique ne se résume pas qu'à une simple réincarnation. Il s'agit d'une déclaration. Une déclaration d'amour pour le cinéma. Avec cette oeuvre où les clins d'oeil s'éclipsent aussi vite qu'ils apparaissent, Burton propose sa vision, intense et rythmée, de la relation qui unit un jeune homme et son chien. Une relation qui bouleverse et captive, qui ne laissera personne indifférent, surtout si l'on est soi-même affecté par la perte de son animal de compagnie, récente ou lointaine. C'est un message, fort et poignant, que cet illustre cinéaste tente avec conviction de faire passer dans chacun de ses plans. Techniquement, les coloris sont magnifiques, l'animation excellente. Musicalement, Danny Elfman compose une bande originale sublime, envoutante, émouvante, discréte et associe chacune de ses notes aux images qu'il amplifie pour le plus grand bonheur de notre coeur palpitant. Tim Burton ne renait pas. Il est bel et bien vivant, bel et bien investi, bel et bien le plus étourdi et inventif homme de notre ére cinématographique. Quant aux doublages (vu en version originale), chaque acteur y donne de son âme pour impliquer le spectateur dans cette fabuleuse histoire. Un chef d'oeuvre instantanné.