Hollywood n’a de cesse de nous livrer des comédies romantiques à gogo, toutes basées sur le même schéma : un réalisateur attitré à ce genre (Robert Luketic, réalisateur de La revanche d’une blonde et Sa mère ou moi), un duo de célébrités du moment (ici, Katherine Heigl et Gerard Butler) et un scénario qui tente d’offrir aux spectateurs du renouveau alors que l’ensemble se montre toutefois assez classique, sans jamais voler haut. L’abominable vérité est-il un titre à classer à part ? (ATTENTION, SPOILERS !!)
Abby Richter est productrice d’un journal télévisé qui ne cesse de voir sa courbe d’audiences baisser. Pour remonter la pente, elle est contraint de travaillé avec Mike Chadway, animateur misogyne et vulgaire de L’abominable vérité qui plaît au public. Mais cette collaboration va prendre une toute autre tournure : Abby, fille coincée, fantasme sur son nouveau voisin et décide donc d’accorder tout ce que Chadway désire au sujet de son émission, en échange de cours de séduction.
Qu’est-ce que je vous disais ! L’abominable vérité démarre comme toute bonne romcom hollywoodienne qui se respecte :
on commence par assister à la rencontre de deux être que tout oppose (au point qu’ils ne peuvent pas se blairer, du moins Abby), puis à leur association aux besoins de l’un d’entre eux (Abby voulant draguer son nouveau voisin) pour enchaîner par des sentiments naissants, des personnages qui se rapprochent, un événement qui va casser cette idylle (Abby ayant envie de Chadway jusqu’à l’apparition soudaine de son voisin Colin devant sa porte) juste un instant car elle se refera lors d’une déclaration d’amour finale dans un décor insolite (ici, une nacelle de montgolfière en plein vol, sous les yeux de millions de spectateurs assistant à la scène via une caméra).
En clair, il n’y a aucune surprise, le tout sent le déjà-vu ! Vraiment dommage de ce côté, car L’abominable vérité pullule de bonnes idées qui lui permettaient de sortir des clichés. Comme ce manque de tabou (
les répliques de Chadway, des sujets de conversations assez hot
) pour finir par une scène plutôt inattendue
après la guimauve aux montgolfières (Abby et Chadway couchant ensemble pour finir sur la note du « tu simulais, là ? »).
Une comédie qui, au passage, arrive à descendre les hommes et les femmes en même temps, sans jamais favorisé un des deux sexes. Malheureusement, la lourdeur de certaines séquences dites comiques (
le semblant de taillage de pipe au match de base-ball, le slip vibreur
…) entache le tout et prouve que la comédie américaine ne sait utiliser que des blagues cochonnes pour vouloir être drôle…
Vous voulez d’autres clichés à vous mettre sous la dent ? Mise en scène inexistante (en même temps, qu’attendre du réalisateur de La revanche d’une blonde ?) et une composition musicale classique pour ne pas dire inexistante, effacée sous la longue playlist des tubes du moment : Hot N Cold de Katy Perry, Right Round de Flo Rida… Ce n’est pas désagréable à écouter, loin de là ! Pour preuve, cela apporte une ambiance bonne enfant au film. Malheureusement, cela renforce encore plus ce sentiment de déjà-vu…
L’abominable vérité peut néanmoins compter sur son couple vedette ! S’ils ne sont pas exceptionnels au point de gagner un Oscar chacun, nos deux comédiens s’en sortent honorablement. A commencer par Katherine Heigl, tout simplement pétillante, donnant du peps à son personnage et à l’ensemble ! Et puis, Gerard Butler surprend ! Lui, le Leonidas de 300, qui se retrouve ici à jouer les macho de service à qui tout lui réussit (quasiment) surprend par son naturel dans la peau de ce personnage un coup attachant, un autre odieux. Un duo sur lequel repose principalement le film et qui lui apporte toute son énergie, son intérêt et sa bonne humeur !
Malgré quelques bonnes idées, L’abominable vérité reste malheureusement dans le sentier battu des romcoms américaines, gâché par son manque d’originalité, sa structure clichée et un humour souvent lourd. A jeter ? Fort heureusement non ! Ce film de Robert Luketic reste cependant un divertissement fort sympathique, notamment grâce à son couple Heigl / Butler et à la bonne humeur de l’ensemble. Rafraichissant mais vite oubliable.