Ce film m’a laissé une drôle d’impression...
Il y a une histoire, qui se tient. Cet invraisemblable trafic aux proportions hallucinantes. Cet itinéraire que prend le personnage principal. Les questions qu’il se pose sans les formuler, par ses regards, ses hésitations, sont intéressantes. Le passage à l’âge adulte dans un environnement familial aussi protégé, avec un chemin aussi tracé, dans une telle ville, ne peut quand on y pense que provoquer potentiellement d’énormes catastrophes. On voit Sam Gold tanguer entre culpabilité, refus, insolence, peur, déni et insouciance, avec – étonnamment – beaucoup de sens pratique. C’est l’écartèlement entre tradition et vie facile, entre convenances et perte des repères, entre religion et absence totale de foi. J’ai cependant préféré à cet égard l’angle de Shahada, malgré ses aspects assez radicaux.
Les acteurs sont bons, Jesse Eisenberg en tête, Mark Ivanir aussi (que j’avais beaucoup aimé dans Le voyage du Directeur des Ressources Humaines).
La musique porte bien le film.
Je ne peux pas dire que j’affectionne le grain un peu flou et les trop grands flous en général et parfois pendant le film je me suis fait la réflexion, mais cela faisait partie d’un tout qui n’était pas dérangeant.
Mais voilà, tout cela étant dit, il manquait quelque chose au film, je ne suis pas sortie très emballée. Peut-être une fin moins brutale sans être pour autant différente? Je comprends les freins, la peur, le retour brusque en arrière, mais j’aurais aimé un peu plus d’explications, ou un peu plus de transition ?
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