Derniers Avis sur Fille dangereuse

« Fille dangereuse » fait partie de la période dite obscure de la carrière de Jean Gabin qui commence juste après sa démobilisation en 1944 et se termine avec l’avènement que sera en 1954, « Touchez-pas au grisbi » de Jacques Becker qui le replacera sur son trône de plus grand acteur du cinéma français. Treize films se sont succédé depuis « Martin Roumagnac » tourné en 1946 dont la plupart sont d’un très bon niveau mais le public quoique répondant présent, refuse encore de voir vieillir le héros romantique et tragique d’un Front Populaire désormais derrière lui.
Ne sachant plus très bien à quel saint se vouer, Jean Gabin prend pour la troisième et dernière fois la direction de l’Italie pour y tourner sous la direction du vétéran Guido Brignone. Chirurgien reconnu de la ville de Pérouse, Antonio Sanna (Jean Gabin) est en bonne voie d’obtenir une chaire d’enseignement à la prestigieuse université de Bologne. Père de famille sans histoire, tout semble lui réussir jusqu’à ce qu’il sauve de la mort un acrobate (Serge Reggiani), tombé « accidentellement » après que sa « sœur » (Silvana Pampanini) lui a mal lancé le trapèze. D’une beauté ravageuse et surtout sulfureuse, Daisy (Silvana Pampanini) s’est mise en tête de séduire le chirurgien trop bien rangé. Le mélo avec fin dramatique attendue peut sembler un peu convenu et fort improbable mais ce qui retient l’attention dans cette « Fille dangereuse » est incontestablement la prestation complètement habitée de Silvana Pampanini qui alors que Sophia Loren et Gina Lollobrigida pointent tout juste le bout de leur nez, est encore solidement installée comme étant le plus beau symbole de la beauté italienne à travers le monde.
On ne saura jamais rien de Daisy, mais seulement qu’elle est là bien présente pour arracher les hommes qu’elle a choisis à toutes leurs attaches. Incarnant à elle seule la faille béante qui relativise la prétendue domination de l’homme sur la femme pourtant encore largement admise comme telle à l’époque. Sa prestation et le scénario rédigé par Brignone et Alessandro de Stefani emmènent le film vers une dimension fantastique tout à fait envoûtante et pour tout dire inquiétante. Pour cette raison essentiellement, « Fille dangereuse » ne mérite pas l’opprobre critique qui a accompagné sa sortie. Quant à Jean Gabin, colosse aux pieds d’argile, il est encore une fois juste, retrouvant même par instants des attitudes de sa grande époque.

Un personnage de Gabin déjà avec une femme mais qui tombe amoureux d'une autre sans qu'il comprenne ce qui lui arrive. Pas nouveau puisque dans En cas de malheur, BB, elle aussi fait tourner la tête au bonhomme. En tout cas, les deux films sont à voir comme la filmo complète de Gabin d'ailleurs...

Une bonne coproduction franco-italienne qui vient aussi avec son principal inconvénient : une post-synchronisation exécrable qui tue la plupart des personnages (le petit garçon notamment aurait été bon sans ça). Autrement, Gabin est extra dans son rôle de médecin et père de famille (bien qu'on ne le sente pas du tout à l'aise), mais on regrette les rebondissements ratés qui se chevauchent dans son intrigue amoureuse. Dans un dernier "mais", il faut quand même bien déclarer que malgré tout, la fin est très émouvante.

L'excellent casting se trouve être le gros atout de ce mélodrame italien que réalisa Guido Brignone en 1952. En effet, les performances de Jean Gabin ( dans le rôle du chirurgien ), de la très belle Silvana Pampanini ( dans celle de la " femme dangereuse " ), ou encore de Serge Reggiani ( dans le rôle du trapéziste ) sont vraiment bien touchant et ils apportent beaucoup d'intêret à l'oeuvre. La mise en scène est globalement bien réussi et l'histoire se trouve être bien intéressant à suivre, et ce, dès la fameuse séquence de la chute du trapéziste, jusqu'à celle de l'accident de voiture à la fin du film, deux séquences qui sont d'ailleurs les plus réussi du film et qui sont filmées de fort belle manière. Il s'agit donc d'une rareté à découvrir et qui mériterait donc d'être un peu plus reconnue.

Film inégal certes mais cette histoire tragique nous porte finalement jusqu'à la fin. Le plaisir de voir en prime un duo Gabin/Reggiani! Mais triste de voir des critiques aussi nulles.

J'aime pas l'histoire. Les premiers dialogues sont prometteurs, ensuite on tombe dans le commun. On passe d'un Jean Gabin solide comme un roc et intransigeant à un Dom Juan sans scrupule en un clin d'oeil, pas très crédible tout de même, on aurait aimé voir les étapes intermédiaires. La fin est décevante, mais je ne peux pas en dire plus bien sûr. A vous de juger.