Zombie strippers est une comédie horrifique comme il y en a beaucoup. Elle arrive à atteindre un degré qualitatif pas mauvais, mais malheureusement elle peine à aller au-delà. Comme souvent dans ce type d’exercice, il y a rarement des ratages monstrueux mais rarement des excellents films aussi.
Commençons donc par le casting. On retrouve en tête d’affiche Robert Englund. Il est là un peu faible. Il cabotine un peu exagérément, et s’il est vrai que l’ambiance du métrage incite à quelques excès, il aurait pu tout de même faire preuve de plus de subtilité par moment. C’est de loin le meilleur acteur du lot, et il aurait pu être plus fin dans son jeu que les autres. C’est néanmoins honnête. Les autres acteurs sont assez hétéroclites. On retrouve notamment une célèbre actrice X, Jenna Jameson, un free-fighter, et à l’occasion des comédiens de formation ! J’exagère un peu mais quant on voit les carrières du casting, je ne suis pas si loin de la réalité ! Dans l’ensemble chacun (et chacune surtout !), s’en tire correctement, mais il est vrai qu’il n’y a pas grand-chose à faire. Les actrices se déshabillent en tout cas avec talent, et elles savent faire de la pole dance, c’est un fait !
Coté scénario le film n’est pas terrible du tout, mais c’était attendu avec un titre pareil. Le, problème ne vient donc pas de l’histoire, mais de son traitement. C’est plutôt dynamique, certes, mais le métrage se déroule comme une pièce de théâtre, et aurait clairement pu être adapté sur les planches. C’est un peu gênant quant un film adopte à ce point les codes du théâtre, car ce sont deux arts très différents et bien plus antagonistes qu’on ne le croit. Par ailleurs, au-delà de cela c’est répétitif, et dans la première partie du film c’est quasiment scène de danse torride sur scène de danse torride. Là il y a un petit problème de gestion du scénario je crois.
Au niveau formel, Zombie strippers s’en tire pas mal du tout. La mise en scène est très sympathique et met vraiment en avant les atouts du film : les actrices et les effets gores. La photographie est plaisante, même si elle ne casse pas des briques, étant en fait assez simpliste. Il y a des recherches sur les éclairages, mais au-delà de cela c’est limité. Les décors sont très minces en revanche. Certes on est dans un huis clos presque tout du long, mais la boîte de nuit aurait pu être bien mieux soignée. Les effets horrifiques sont globalement réussis, et pour une fois on passera sur les quelques ratages numériques. Zombie strippers assume en effet son coté Braindead de manière évidente, avec une dimension cartoonesque sensible (il y a une séquence entre deux zombies en particulier qui le prouve explicitement). Au niveau musical c’est plaisant mais j’attendais davantage quand même.
Au final, voilà une comédie qui fait passer un bon moment, et ne s’avère ni vulgaire, ni trop gore. Doté d’un humour assez simpliste et répétitif, Zombie strippers n’en demeure pas moins amusant, et divertira par la bonne humeur communicative de son casting, le joyeux bazar qu’il installe progressivement, et ses effets horrifiques amusants. A voir pour passer 1 heure 30 cool sans prise de tête.