Comme quoi, David S. Goyer est la preuve vivante qu’être un bon scénariste (les séries « Sleepwalkers », « Freakylinks », « FlashForward » et les films "The Crow 2", "Dark City", "Blade 1&2", la trilogie "The Dark Knight", "Man of Steel") ne fait pas de vous pour autant un bon réalisateur. Pourtant, "Unborn" commençait plutôt bien avec un rêve malsain où l’héroïne cotoie un chien portant un masque au visage humain laissant place à un gamin assez inquiétant, ainsi qu’avec l’idée de se baser sur le mythe assez méconnu du Dibbouk, ce mauvais esprit de la mythologie juive qui possède les vivants. Malheureusement pour nous, Goyer veut faire original en mélangeant cette idée avec les monstruosités que les nazis ont commis sur les juifs durant la guerre et avec la gémellité. Mais la mayonnaise prend mal et on se retrouve confus en regardant ce joyeux bordel incohérent, ne sachant jamais où le film veut réellement en venir ; d’autant plus que Goyer commet l’irréparable bourde de jouer à fond la carte des facilités du genre : une héroïne jeune et bien foutue (il n’y a qu’à voir l’affiche du film : on ne regarde que son p’tit cul et rien d’autre, même pas le titre !!!) qui est la cible du démon, des filtres bleutés sombres pour rendre l’atmosphère inquiétante, des visions, apparitions et hallucinations qui nous apportent un bon paquet de foutus jump scares (bouh !!! T'as eu peur ?), un vieux livre religieux renfermant un rite d’exorcisme millénaire que seul le prêtre (ici en l’occurrence un rabbin…joué par Gary Oldman : mais que diable est-il venu foutre ici ??!!) du coin peut déchiffrer, une séquence d’exorcisme où tout vole dans la pièce, une morale plus que douteuse (la foi comme seul et unique moyen de s’en sortir vivant), la fin ouverte pour une éventuelle suite…bref on a droit à tout le cahier des charges du genre et on finit comme avec une bonne indigestion : on vomit ses tripes !! Non, sincèrement, à moins d’avoir 14 ans et de n’avoir jamais vu un film d’horreur de sa vie, il est impossible de trouver un quelconque intérêt à ce "Unborn" définitivement grotesque…et moi, je suis décidément trop vieux pour ses conneries : je vais me remater mes classiques, ça me fera passer la pilule !