The Ghost Writer est un film absolument remarquable, d’une élégance et d’une finesse rarement atteinte dans un film.
Le casting d’abord est brillant. McGregor est un acteur qui peut parfois être assez transparent, mais ici, doté d’un personnage en béton, porté par une intrigue au petit oignon, il livre une prestation tout à fait maitrisée et d’une redoutable efficacité. Cela, même s’il se fait voler la vedette par un Pierce Brosnan habité par son personnage, et il faut le dire, Brosnan colle parfaitement en 1er ministre britannique. A cela il faut ajouter quelques seconds rôles non moins mémorables, globalement joués par de grands acteurs, avec entre autre un Tom Wilkinson qui fait de la séquence où il apparait un des meilleurs du métrage. A noter la présence, étonnante de Kim Cattrall, qui apporte son charme froid, presque hitchcockien à ce film.
Le scénario est sublime. Certains trouveront peut-être le déroulement un peu longuet, mais quand même… L’histoire est totalement prenante, le suspense est à son comble et explose dans un final impressionnant, le film évolue sur un ton très singulier, entre un thriller à la Pakula et un épisode de Barnaby (si si !) et le résultat qui aurait pu être assez bancal et absolument génial. On est du niveau de Shutter Island dans le registre suspens, et tout converge pour faire de The Ghost Writer un film mémorable, car doté de surcroit de personnages consistants et de dialogues ciselés de mains de maitre.
La réalisation reste toutefois le morceau le plus stupéfiant. Polanski livre surement un de ses meilleurs métrages, avec une mise en scène qui est un ravissement constant. Intelligent, audacieux, voir « chef-d’oeuvresque » par moment si l’on retient notamment le final, The Ghost Writer est l’œuvre d’un réalisateur en pleine possession de son art. Polanski est de surcroit d’une habilité redoutable pour utiliser ses décors très particuliers, et ceux-ci en effet sont brillants. Ils participent, avec la photographie, elle aussi sublime et travaillée à l’extrême, à conférer à l’ensemble une atmosphère triste, poétique, presque irréelle qui dépayse totalement. Ça fait du bien d’avoir un suspens politique de ce genre, doté d’une atmosphère organique, où l’eau, la végétation, le vent notamment jouent un rôle en faisant respirer le film. Cela le fait échapper de surcroit à un certain académisme. Je ne pourrai conclure sans évoquer la musique de Desplat, un chef-d’œuvre, notamment le thème d’ouverture qui revient aux moments clés, qui pose tout de suite la couleur.
En clair voilà un métrage impressionnant de maitrise, qui rappelle encore à quel point Polanski est capable de faire d’excellentes choses en matière de cinéma. Incontournable pour les amateurs de suspens, il ne l’est pas moins pour tous ceux qui aiment les films d’atmosphère. Il mérite amplement 5, et c’est vraiment un gros 5, the Ghost Writer appartenant au moins à mon top 15.