Ahurissant, incroyable, à mourir de rire, intelligent, subtil, brillant et plus encore. les Frères Larrieu ont encore frappé et ils frappent fort. Ce film est indéfinissable, inclassable et réjouissant, trois raisons de ne pas faire de critique comme j'en ai l'habitude, car les mots sont incapables de dire, comme toujours mais ici, ils diraient encore moins que rien. Alors pourquoi écrire? Bonne question. Simplement pour signifier à ceux qui viendraient perdre leur temps à lire ce que j'écris, qu'il faut absolument aller voir cet ovni du cinéma, qui est une vrai réflexion sur le métier de comédien, et beaucoup plus que cela. N'allez surtout pas croire qu'il s'agit d'une énième comédie à la française, joyeusement indigeste avec bons sentiments à la clé. C'est de cette manière qu'on nous le vend, c'est de cette manière qu'on nous le présente (l'affiche est pathétique), mais il est en réalité tout l'inverse : il dérange insidieusement, avec une montée en puissance tout au long du film; il fait hurler de rire, (je n'ai jamais autant ri dans une salle de cinéma) grâce à des comédiens jamais aussi bons, et fait réfléchir sur notre rapport aux autres, sur notre rapport à la fiction, à l'humour. A la fois décalé, très écrit et philosophique, cette oeuvre est à prendre à plusieurs degrés, et il séduira comme il repoussera. C'est le genre de film que l'on aime ou que l'on déteste. Pour ma part, je n'ai jamais vu un film pareil. Pour conclure, et comme promis pour ne pas me disperser en mots inutiles, je citerai simplement les deux phrases qui m'ont le plus marqué en espérant qu'ils vous éclaireront sur l'audace de ce film : « Que reste-t-il du blanc lorsque les neiges ont fondu ? » et « je ne suis qu'un comédien! »