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Parkko
162 abonnés
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3,5
Publiée le 26 octobre 2011
Le début m'a fait peur, j'ai eu l'impression d'assister à un truc bien prononcé et bien appuyé, et en fait non. Non, Miss Julie est vraiment un bon film. Y a pas mal d'idées de mise en scène, rien que dans les raccords de certains flashback (on est en 1951 au cas où que quelqu'un ait oublié). Je ne connais pas la pièce de théâtre dont s'est inspiré, mais franchement on ne ressent pas du tout l'aspect théâtral, ni dans la mise en scène ni dans le jeu des acteurs. Tant mieux. Le scénario se suit avec plaisir, c'est pas du tout niais, bien au contraire, c'est mordant et incisif.
Dans ma quête intense de voir un maximum de films ayant reçu la Palme d'or (ou son équivalent!), j'ai choisi tout de suite ce film sur une liste. Après l'avoir cherché sans succès en DVD et en streaming, je me suis donc rabattu sur une version sous-titrée anglais sur YouTube (I don't speak english very well but a little et puis toujours beaucoup mieux que je ne parle le suédois!). Et puis si j'attends une diffusion à la téloche... Enfin bon connaissant un peu la pièce minimaliste d'August Strindberg qui si elle s'adapte parfaitement à la lecture et à la scène n'a rien a-priori pour le cinéma, je me réjouissais d'avance des sensations du nez écrasé sur le clavier et du filet de bave bien gluant au coin de la bouche. Et là, immense déception... un chef d'oeuvre. Ces suédois n'ont vraiment aucun savoir-vivre. On assiste à un cassage en règle des codes théâtraux pour nous faire du vrai cinéma. Paysages campagnards splendides, technique fluide, photographie superbe, mise en scène raffinée, une description des rapports entre les classes d'une crudité et d'une acuité à faire passer "La Règle du jeu" de Renoir pour une partie de dinette, des flashback aussi flippants que ceux d'"Ivan le Terrible" (je croyais que le fait d'introduire le personnage actuel dans un flashback datait des "Fraises sauvages", quel con!) et une bonne pincée de sado-masochisme. Dans le rôle-titre, Anita Björk est magistrale (bon déjà en plus elle a un physique qui fait se poser la question de savoir pourquoi on reste dans ce pays de merde au lieu de demander l'asile politique en Suède!), elle est hyper-impressionnante, dégage un très fort érotisme, bon son partenaire Ulf Palme est excellent comme tous les autres acteurs dont un jeune Max Von Sydow, mais elle alors là respect. En grande partie grâce à elle, on y croit à fond. Ah! je suis déçu de chez déçu au lieu d'avoir une oeuvre abyssalement ennuyeuse, j'ai la preuve parfaite que non Ingmar Bergman et Victor Sjöström ne se partagaient à eux-seuls le grand cinéma suédois, Alf Sjöberg avait aussi son mot à dire. Une superbe claque.
Rien ni personne ne vient troubler ce (presque) tête à tête sans merci.Les seules respirations sont les scènes extérieures qui viennent aérer le film. Il s’agit ici d’un affrontement de classes et de sexes. La réalisatrice a respecté l’ordre du scénario pour respecter l’évolution des personnages. Elle a également beaucoup travaillé avec son chef opérateur sur la lumière du film. La lumière joue une grand rôle. Elle intensifie les expressions des acteurs. La pièce date de 1888 mais le sujet n’est pas éloigné de ce qui se passent aujourd’hui.
Mademoiselle Julie peut sembler ennuyeux dans les premières scènes mais très vite on est captivé par le film et ce qu’il s’y passe. (Aucune "action", beaucoup de dialogues, d’affrontements..) Même si il ne semble pas se passer grand chose, ce qui se joue devant nous est d’une grande violence. Le jeu (dangereux) à laquelle se livre la jeune femme va vite tourner au drame.
Jessica Chastain joue Julie, la fille (névrosée) unique d’un baron. J’avoue avoir eu un peu de mal à voir Jessica Chastain comme une jeune femme de 25 ans. Malgré cela, Jessica Chastain est parfaite dans son rôle. Colin Farrell est le valet du baron, pauvre, frustré, plutôt beau garcon, et fier. Il n’a qu’une ambition, évoluer socialement. Il se cultive en écoutant les discussions du Baron ou en lisant. Colin Farrell n’est pas mauvais mais il surjoue certaines scènes.Quel dommage ! Samantha Jane Morton est parfaite. Elle est la cuisinière, Kathlee, la seule qui sache vraiment ou est sa place et qui ne cherche pas à en changer. Elle joue tout en sobriété.
Quant à la musique, on y entend Schubert, Tchaikovsky, Schumann, Chopin, Arensky, JS Bach et quelques morceaux de musique Folk Irlandaise
Mademoiselle Julie est une tragédie tirée d’une pièce de théatre classique. N’ayant pas vu la pièce au théatre ou n’ayant pas vu une autre adaptation, je n’ai pas de point de comparaison. Mademoiselle Julie est passionnant, le drame qui se joue devant nous est très cruel. Le huit clos est parfois étouffant mais finalement nécessaire à l’intensité. Pas facile mais passionnant
D'accord, Ingmar Bergman est l'un des plus grands cinéastes de tous les temps. Mais ce n'est pas pour autant qu'il doit éclipser les autres : entre le grand Victor Sjöström et l'immense Bergman, Alf Sjöberg s'inscrit dans le panthéon du Cinéma suédois, et avec Mademoiselle Julie, est à jamais indétrônable. En 1950, Sjötröm avait depuis longtemps déjà pris sa retraite, et Bergman n'était pas encore dans sa grande période ; la Suède avait donc Sjöberg pour donner ses lettres de noblesse aux nouveau Cinéma national. Mademoiselle Julie, tirée d'une pièce d'August Strindberg, est un chef-d'oeuvre de raffinement. Le metteur en scène s'applique à entrelacer sur l'écran les images d'hier et d'aujourd'hui : l'enfance de Julie et celle de Jean, dans les décors où vivent désormais la Julie et le Jean adultes. Julie est une jeune fille élevée avec amour par son père, avec quasi-cruauté par sa mère, qui l'empêche de se développer en véritable petite fille, mais la force à s'habiller et à se conduire en garçon. De ce conflit naîtront toutes les contradictions de Julie, que la mise en scène de Sjöberg, par ses mouvements de caméra enivrants et ses acteurs exubérants et puants d'hyporisie ne cessent de mettre en valeur. La fin inéluctable, qui rappelle les tragédies Sophocle et celles de Shakespeare, s'achève sur une terreur muette : le visage figé d'effroi d'un vieil homme et le regard haineux d'une mère morte depuis depuis longtemps déjà, mais dont l'influence morbide ne cesse de hanter les esprits. Mademoiselle Julie est l'une des merveilles du Cinéma qu'il faut à tout prix préserver de l'iniquité de l'Oubli.
Adaptation de la fameuse pièce de théâtre "mademoiselle julie" de l'auteur Suedois, A. Strindberg, écrite en 1888, le film se partagea la palme d'or à Cannes en 1951 avec "miracle à Milan" de De Sica . Réalisé par A Sjoberg, ( contemporain et compatriote de Igmar Bergman) dont la filmographie est peu diffusée en France, le film est une réussite. En bref, la pièce raconte l'histoire d'une jeune femme issue d'une classe sociale favorisée qui commence une relation sentimentale avec un domestique. La pièce et le film donnent l'occasion de montrer les affrontements de domination symbolique quelles soient entre les classes sociales et aussi entre les sexes. Influencé par Nietzche , Strindberg est convaincu du déterministe des destins individuels ce qu'il illustre dans sa pièce. Parfaitement filmé et mis en scène, la qualité des acteurs permettent de hisser haut le niveau du film.
La première apparition de Max von Sydow au cinéma s'est faite dans ce qui est – apparemment – la création la plus fameuse d'Alf Sjöberg. Autant dire que l'effet qu'elle m'a fait n'est pas à la hauteur. Cafouilleuse dans ses raccords, pas claire dans son propos, elle peine à révéler sa vocation (à se demander si elle en avait une initialement, ce qui n'est pas un mal en soi du moment que ce n'est pas dégueulassé par la régie).
Il faut survivre à une bonne heure de baroque de malheur pour enfin parvenir au vif du sujet, qui ne s'exprime d'ailleurs pas de manière moins baroque, le très bon jeu d'Anita Björk se mêlant à des surjeux d'archaïsme mais aussi de bons gros surjeux faciaux, et c'est pas de bol parce que Sjöberg s'intéresse beaucoup aux visages. Heureusement, sa manière de filmer nous fait toujours nous demander où est la caméra ; non que ce soit technique (des gros plans et des plans pivotants sur des machins qui passent devant l'écran, ça n'a rien d'extraordinaire) mais la proximité de la captureuse d'images avec les visages ou certains éléments du décor est intéressante.
Le réalisateur semble s'éveiller tardivement à la possibilité d'une critique finissant par émanciper le film de sa fadeur. La musique, les décors et l'histoire vont s'allier pour montrer et rire à la fois du genre humain avec des contrastes devenus intelligents et ironiques. Les « noces de feu » d'une féministe réactionnaire dont la fille est promise à grandir à grands coups de doctrine, le tout étant découpé dans le passé et ramené dans le présent par la rencontre des deux époques sur un même plan, sont un exemple des scènes qui sauvent Mademoiselle Julie d'un faux départ pour von Sydow, même s'il ne fait encore que figurer.
"Mademoiselle Julie", qui a reçu la Palme d'Or au festival de Cannes en 1951, est un film extrêmement bien réalisé. Les prises de vue en travelling sont magnifiques, les fondus le sont également, et certaines trouvailles de montage sont proprement géniales. L'histoire, simple, mais en même temps très profonde et intime, est elle-même d'une fluidité à tomber, et complètement fataliste, tragique, et ce jeu de personnages qui se croisent et s'entrecroisent devient vite émouvant. D'autant que les décors sont vraiment superbes. Malheureusement, le tout ressemble peut-être un peu trop à du théâtre, et il n'a pas très bien vieilli sur certains points. Et le dénouement, notamment de par le comportement des personnages semble un peu poussive. Malgré tout, cette "Mademoiselle Julie" est une très agréable surprise.