Petite histoire non pas des débuts, mais de l'ouverture de la psychanalyse by David Cronenberg, secondée par une inévitable réflexion (pour un film sur le sujet, c'est un passage obligé) sur un bon paquet d'attributs et de maux humains. Je ne m'étendrai pas sur le sujet, ces thèmes étant logiquement trop multiples et discutables pour pouvoir, justement, être discutés. En tout cas, si les réflexions sur la polygamie et la nature du sexe collent assez bien avec mes petites thèses personnelles, très influencées par la biologie chère au naturaliste que je vais devenir (bon ok, on s'en fout), je peux comprendre que ce genre de film à thèmes froisse certaines idées si on ne le regarde pas, justement, uniquement en tant que film, récit. Sur ce point, je veux bien entendu dire l'aspect historique, A Dangerous Method s'en tire à merveille. La narration est bien menée, amène une puissance romanesque indubitable et est servie par des acteurs de talent, en premier lieu un Fassbender qui prend légèrement le pas sur Viggo Mortensen, pour la troisième collaboration de celui-ci avec le réalisateur canadien. L'apparition de Vincent Cassel (lui aussi aperçu dans Eastern Promises) est courte mais sympathique, et seule Keira Knightley en fait un peu trop par moments. Petit problème quand même, la réalisation décevante, qui appuie si peu les sentiments et le drame quand le sujet s'y prêtait si bien. Mais voilà, Cronenberg maintient sa visée historique et réussit au moins sur ce point. Ah et m'a aussi dérangé, dans une certaine mesure, ce rattachement entre rigueur et refus d'avancer, quand la créativité est si clairement rattachée à la frivolité. Alors je sais, Cronenberg s'inspire de faits réels, mais l'Histoire, on peut parfois l'adoucir sans la travestir, non ?
Bref, un film solidement mené mais pas totalement à mon goût, cependant emmené par une puissante BO. Je viens toutefois de tomber, pour mon troisième, sur un premier Cronenberg légèrement décevant.