Ca m’ennuie de critiquer ce film. Ca m’ennuie car l’ensemble se révèle incroyablement mauvais mais pourtant on sent que derrière la caméra il y a quelqu’un qui maîtrise l’outil cinématographique et qui est vraiment capable du meilleur. Phenomena est mon premier Argento et j’en verrais sûrement d’autres car j’ai pu entrevoir de très bonnes choses dans ce gros merdier qu’est ce film.
Techniquement le film présente des qualités. La photographie est soignée, la mise en scène est pas mal, et de plus on a le droit à quelques beaux cadrages et des plans magnifiques. Déjà pas mal mais malheureusement ce sera tout au niveau des points positifs, Phenomena est un film qui donne l’impression d’avoir été saboté par son propre concepteur. Je vais commencer par le scenario qui montre très vite ses limites et s’enfonce dans la médiocrité au fur et à mesure que les minutes défilent. Disons que j’ai été très vite effaré par les proportions de connerie monumentales que prenait le film. L’idée d’une fille qui contrôle les insectes, bon en soi c’est original, mais c’est tellement mal abordé qu’en fin de compte on en sourit. Argento nous pond en fin de compte une histoire grotesque, très limitée, bête comme chou tout simplement. Le montage en plus donne une impression de bâclage, les incohérences sont monnaie courante.
Mais alors ce qui m’a vraiment surpris (Dans le mauvais sens du terme) c’est la musique. En elle-même elle est géniale, Iron Maiden, Mötorhead, c’est du lourd habituellement, du très lourd même mais alors qu’est-ce que c’est mal utilisé. Là ce n’est pas frôler le hors-sujet total, c’est être dans le hors-sujet total ! On utilise ces musiques dans des scènes qui auraient dû provoquer tension, suspense voire tristesse mais là on a plus l’impression d’assister à un carnaval, à croire que cinéaste a juste voulu trouver un prétexte pour nous imposer ses musiques préférées. Le film en soi n’est pas chiant, c’est même bien rythmé. Les acteurs sont plutôt bons, la petite Connelly s’en sort bien et Pleasence est également intéressant. Ceux-ci apportent une petite touche sympathie mais ce n’est rien face à cette purge qu’est Phenomena. La dernière demi-heure est d’une lourdeur, d’une connerie… Argento en rajoute, et en rajoute, et en rajoute… On a le droit à un défilé de scènes débiles qui je l’avoue m’ont bien fait rire par moments. Mais quand le réalisateur décide de nous abreuver de séquences à la con, il le fait et sans radinerie. Phenomena avait un bon potentiel technique, scénaristiquement parlant ça ne pouvait pas aller très haut avec un tel synopsis mais on aurait quand même pu obtenir quelque chose de sympa. Finalement ce film est vraiment mauvais et totalement raté, Argento est passé à côté de son sujet ou alors était complètement à côté de la plaque, je me demande même si il était pas drogué tant certaines scènes semblent tout droit sorties d’un cerveau ramolli par des psychotropes. Une belle merde.