Attention, Khamsa n'est pas un "film social " épithète inutile et inexact inventé par les journalistes, qui se plaisent a englober les choses qui leur échappent ( tous ces films qui ont pour toile de fond simplement l’observation des gens dans leur vie quotidienne). Ils créent des cases (cinéma social, politique, initiatique).Mais quel intêret si ce n'est faire fuire les spectateurs, et accroitre leurs prejugés sur des films dits compliqués, ou ennuyeux ? En outre pourquoi les "films sociaux" ne conviendrait qu'aux films qui traitent de pauvre ? Dans l'histoire du cinéma, des films de Bunuel a Un conte de noel de Depleshin et Festen de Vintenberg, en passant par les films de Visconti, nous avons eu la preuve que des films sur les classes aisées pouvaient aborder des thèmes d'ordre social.
Le pire, c'est que Khamsa se révèle l'inverse de ce que certains en pourraient attendre... C'est une oeuvre simple d'accès, touchante et même bouleversante, moderne et qui a un vrai message a faire passer, important et urgent, sur la réalité de la vie de ces jeunes gosses des quartiers nords de Marseille...
Je ne sais pas ce qui fait qu'on adhère si facilement aux films et qu'on s'attache a ses personnages principaux, quelquefois répugnants, mais le fait est qu'on y'adhère et qu'on vit avec eux pendant 2 h, toutes les conneries qu'ils peuvent faire et les dangers, les expériences auquels ils peuvent être confrontés... Cela me rapelle ma propre enfance et je trouve que Karim Dridi a réussi, sans complaisance aucune ni pathos, a rendre ce climat si particulier qui pèse dans les banlieues et cette relation, forte, qu'entraine ces gosses entre eux. La découverte de la sexualité, les premiers émois dus a l'excitation, a la peur et a la joie du vol, de la delinquance, mais aussi le dur rappel de la réalité, des lois, tout est bien rendu dans ce film et c'est ce qui le rend aussi fort.