Bouzi Bouzouf aime « Hyper Tension 2 » avec Jason Tam-tam, qui lui a fait furieusement penser à « Postal » de Uwe Boll, autre film rentre-dedans et génialement crétin qui, contrairement à « Hyper Tension 2 » n'a toujours pas été distribué sur le territoire français, pas même en direct-to-DVD (la honte). Toujours est-il qu'il faut rendre grâce au duo Neveldine/Taylor pour ce chaotique déferlement d'images de 96 minutes qui, à lui tout seul, et cela d'une manière bien plus efficace qu'un livre d'Emmanuel Todd ou qu'un passage à la télévision de BHL, décrit parfaitement l'état du monde d'aujourd'hui. Car cette frénésie régressive de violence, de sexe, de vulgarité, de situations absurdes, de déviances en tout genre, cette explosion atomique de bêtise qui désintègre toute les valeurs sur lesquelles ont été construites nos sociétés occidentales, renvoient au monde qui nous environne, ce monde qui est devenu une mise en scène permanente de lui-même. Regarde une séquence du Zapping le soir sur Canal , lecteur, et tu verras qu'il n'y a aucune différence avec ce que propose HT2. Ensuite, s'il faut rendre grâce une seconde fois au duo Taylor/Neveldine pour ce lance-flammes cinématographique qu'est « Hyper Tension 2 », c'est parce que (et là, Bouzi Bouzouf va paraître contradictoire avec le point qu'il a développé précédemment ; mais c'est l'époque qui est contradictoire, en fait), c'est parce que notre société se voulant de plus en plus normative, de plus en plus correcte et hygiénique sur le plan du langage et de la pensée, de plus en plus policée, voire puritaine, on ne peut que se féliciter de l'existence d'un film mal élevé et décomplexé qui tend un doigt d'honneur à tous ces ayatollahs de la bonne morale qui rêvent de nous enfermer sous la chape de plomb de leurs convictions rigoristes à la noix. « Hyper Tension » est donc d'utilité publique. Mais, visiblement, ce n'est pas l'opinion de la France puisque le film n'est pas sorti en salles.