Étant très amateur des précédents films de Malick, je me précipite à l'avant première telle une pucelle à un concert de Justin Bieber, mettant ainsi à l'épreuve mon hétérosexualité en regardant un film de plus de deux heures avec le beau Brad. Je ne sais pas vraiment par où commencer, si j'avais vu ce film à 16 ans, âge vers lequel j'ai commencé à m'intéresser au cinéma, j'aurai sans doute sorti mon sexe et effectué les mêmes mouvements avec ma main droite que Malick avec sa caméra durant tout le film. Sauf que je n'ai plus 16 ans.
Le film est regardable pendant une petite heure je dirai, on se tape la naissance du monde, avec une belle musique de Desplat, bien qu'un peu trop "je souligne bien pour que tu vois à quel point c'est mystique", et Malick qui fait un concours avec lui même sur le nombre d'arbre en contre plongée qu'il va réussir à filmer. Très intéressant.
Le film c'est que ça, Malick qui filme toujours de la même manière ses personnages, mettant ici et là des images dignes d'un fond d'écran, c'est beau, mais vide (comme par exemple les images prisent par Hubble, qu'on a tous déjà vu 150 fois, qui sont censés être au commencement de l'univers, là je dis, bon ok c'est beau, mais mec tu es pas censé être un perfectionniste ? tu sais bien qu'à l'époque ce n'était pas comme ça non ? que ça ne pouvait pas être ces images là ?). Tous les plans sont en général très courts, branlant, on se tape le soleil sur les 3/4 des plans, tout est dont à contre jour ou presque… Alors on va me dire, oui mais c'est poétique, mouais non…
Je veux bien qu'on prenne Malick pour un génie, mais là ce mec fait exactement ce qu'on attend de lui… Aucune surprise. On a vite fait des étoiles, quelques dinos, des tas de beaux plans, la photo du film est magnifique, et la musique aide vraiment à les rendre belles, ça colle bien… Mais rien au final qu'on ait déjà vu dans ses deux précédents films. On se retape une très belle scène sur la balançoire, mais je l'ai déjà vu dans la ligne rouge… ça n'apporte plus rien… Bon on pousse la métaphysique (enfin on fait croire que s'en est) un peu plus loin… On parle de Dieu, blablabla… Je pense qu'on peut vraiment adorer.
Seulement, ça m'énerve, même si comme dit la première heure je la trouve plutôt sympa, on voit Penn (apprenez à l'oublier vite, on ne le voit plus jusqu'à la dernière scène), et c'est beau, pas émouvant ni poétique, mais beau.
Ensuite on a toujours filmé de la même façon un père qui est dur avec ses enfants… pff
La partie sur l'enfance je la trouve lourde, sans subtilité (au début la madame nous dit, qu'il y a la voie de la nature et la voie de la grâce, le papa et la maman, que c'est bien trouvé… (ironie)). Malick n'arrive pas à capter cette enfance, il n'est pas Truffaut ou Pialat, le réel il ne connait pas, du moins pas celui là. On va me dire oui, mais c'est pas un film sur l'enfance, pardon mais lorsqu'on filme 1h30 sur des gosses ça peut déjà être un film sur l'enfance, du moins en partie.
Et puis tout va trop vite il ne pose jamais sa caméra. Il n'est pas dans la réel, il est dans ce qu'il pense être sa poésie, sans philosophie…
J'ai même pas envie de dire, on aime ou on aime pas, ce film m'emmerde, j'ai presque envie de ne pas l'avoir vu pour garder en tête l'idée de Malick qui filme deux corps s'aimer et se désirer dans le Nouveau Monde.
Et puis ce côté "je suis trop un artiste" m'énerve au plus haut point. Son film ne propose rien et il a je ne sais pas combien de temps de retard. Il a fait quoi pendant tout ce temps ? à peu de choses prêt Duke Nukem Forever sortait avant lui.
J'ai l'impression que le public de Malick a joué à Satan lorsqu'il tente Jesus dans le désert, et qu'il s'est laissé tenter, pourtant on dit bien qu'on ne met pas Dieu au défit, voilà ce que ça donne. (pas que je prenne Malick pour dieu hein)