Comme un défi lancé aux a priori connus mais heureusement éludés pour ne pas avoir à compter les minutes, visionner Mutants relève du courage. Pourtant donc, ce n'est pas force de l'avoir saboté par la pensée avant même de le voir. On a beau aborder ce film vierge de toute idée préconçue, ce genre peu représenté en France souffre d'un mal depuis longtemps recensé. En France, on veut faire comme les autres, mais sans les moyens. Attention! rien de rédhibitoire là-dedans, quand on a le talent. Malheureusement, même si nos tripes françaises en souffrent, il faut au contraire aller de l'avant et ne pas se voiler la face. Mutants possède quelques atouts, pas vraiment nombreux pour être franc: des décors qui auraient pu amener une bonne ambiance, une neige jolie. Merci la neige. Plus sérieusement, à force de vouloir copier sur des réussites inspirées, Morley s'est perdu dans une reconstitution de recettes éprouvées mais, ici, jamais harmonieusement et pleinement reproduites. Dans Mutants, l'espace n'est jamais exploité, c'est très mal tourné, cadré, etc. En scènes extérieures comme intérieures. Dommage cette photo est connue et qualifiée habituellement de film de genre. Les acteurs et l'actrice principale sont soit minables soit à peine corrects... Rien n'est crédible du coup: histoire, scènes d'action médiocres. Le film perd de l'altitude, certes dès son envol, mais il pic du nez davantage à l'arrivée des lourds de service. En somme, toutes les ficelles des films de zombies survival et Co. sont reprises, sous-exploitées, mal exploitées, mal tournées. La touche française, si, il y en a une: devoir verser dans le dégueulasse et dégoûtant pour imprimer une marque. Mais alors quelle marque! ça gicle, ça gicle, c'est crasseux. Et on croit avoir révolutionner le genre... Contemplez au passage, le consensus de la presse et de la critique. Lénifiant.