Mutants est un petit film français qui m’a foi ne m’a pas déçu, même si encore une fois, je regrette que nos réalisateurs ne soient pas vraiment capables de dépasser le cadre du film sympathique. D’autant qu’ils ne sont pas mal dotés en général, surtout au niveau du casting, et ici Mutants ne fait pas exception. D’ailleurs c’est un bon point pour le métrage de Morley. Hélène de Fougerolles est convaincante dans son personnage, elle passe très bien à l’écran, elle transmet de belle façon les émotions de son personnage. Francis Renaud est honorable, même s’il aurait pu faire mieux pour transcrire le basculement de son personnage. Dans les seconds rôles, je note Dida Diafat, un peu monolithique mais d’une sobriété efficace. Mon point négatif va à Nicolas Briançon, trop excessif dans son interprétation, mais il est vrai, doté sans doute du rôle le plus caricatural (le gros dur sans pitié). Dans l’ensemble c’est correct, et de Fougerolles solide, étant donné que c’est surtout elle qui compte, c’est l’essentiel. Niveau scénario, le bas blesse. Morley a confessé ses sources d’inspirations, mais encore une fois, inspiration ne signifie pas décalcomanie. Là on sent vraiment trop les modèles originaux, c’est dommageable. Par ailleurs le film a des longueurs, et s’empêtre un peu en chassant plusieurs lièvres. Je pense que le choix de la première partie du film était très intelligent et aurait pu donner lieu à une interprétation audacieuse du film de zombie classique. La deuxième partie (par ailleurs trop en rupture avec la première, la transition est mal faite), est largement plus attendue, et suit des chemins balisés (je dirai même bétonnés).
Niveau visuel Mutants est à la hauteur. La mise en scène est solide (un bémol sur les scènes d’action filmées avec une caméra qui devient parfois hystérique), la photographie est magnifique, les paysages enneigés sublimes. Les effets visuels sont réussis (Mutants est assez sanglant mais pas très gore), et les monstres ma foi ont un look correct bien qu’attendu. Pas de musique à relever par contre.
Voilà donc ce que je pouvais dire sur ce film, qui appartient pour moi tout de même à la catégorie haute des films de genre français. Clairement pénalisé par son scénario, à plusieurs niveaux (manque d’originalité, rythme inégal, transitions pas terribles, facilités scénaristiques), il s’avère pour le reste généralement bon voir très bon. C’est imparfait, certes, mais continuez ainsi M. Morley, dotez vous la prochaine fois d’une histoire plus solide, et je pense que vous ferez du très bon boulot.