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    Katie Tippel
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    traversay1
    traversay1

    3 558 abonnés 4 856 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 décembre 2022
    Adapté du roman autobiographique de l'écrivaine Neel Doff, écrit directement en français, le troisième long-métrage de Paul Verhoeven raconte la destinée d'une jeune fille issue d'une famille misérable dans l'Amsterdam de la fin du XIXe siècle. Un film qui vient, pour son réalisateur, après le provocateur Turkish Delices et trace un remarquable portrait d'une enfant sortie du ruisseau, qui n'a de cesse de combattre la pauvreté et les humiliations, avec son caractère farouche et indépendant. Katie Tippel a un aspect picaresque qui surpasse largement le misérabilisme redouté. On est plus du côté de Dickens que de Zola, dans un film social, politique et largement féministe, mais à la sauce hollandaise, car le tempérament volontiers frondeur et sulfureux du cinéaste néerlandais n'est pas totalement absent. Si Verhoeven demande beaucoup à ses interprètes féminines, comme ici la lumineuse Monique van de Ven, il leur offre toujours des rôles d'une grande richesse, dans lesquelles leur talent peut s'épanouir. Dans un rôle secondaire, le jeune Rutger Hauer impressionne par son charisme tranquille.
    BigDino
    BigDino

    8 abonnés 473 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 avril 2018
    Film injustement oublié, qui tient il est vrai plutôt sur sa lumineuse héroïne. Katie Tippel est un Oliver Twist féminin, avec toutes les qualités et défauts du genre, l'avantage étant que le misérabilisme forcé du récit ne plombe jamais le récit, grâce à la combativité de son personnage principal. Si le style de Verhoeven, si caractéristique, ne se retrouve pas entièrement dans le film, Katie Tippel contient en germe ce qui fera ses succès futurs.
    Caine78
    Caine78

    6 683 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 mai 2017
    Tourné lorsqu'il était encore réalisateur aux Pays-Bas, « Katie Tippel » est peut-être l'une des œuvres les plus marquantes de la carrière de Paul Verhoeven. Léger manque de budget, peut-être, mise en scène un soupçon classique par moments... Mais au-delà de ça, difficile de ne pas voir la forte personnalité du « hollandais violent » à travers cette héroïne (ayant vraiment existé, d'ailleurs) tentant de se faire une place dans une société d'exploitation où la misère est monnaie courante. Sans jamais céder au misérabilisme, captant avec ferveur l'atmosphère de fin du XIXème siècle et optant pour une esthétique souvent très picturale de belle facture, il fait de son personnage principal une force de la nature assez admirable, dont on suit le parcours chaotique et passionnant avec une infinie compassion, la prestation puissante de Monique van De Ven étant au diapason. Et puis il n'y a pas à dire : pour filmer un quotidien brutal ou marquer les esprits à travers plusieurs scènes assez dingues (celle des spoiler: « ombres chinoises »
    en tête!!), Verhoeven n'a guère d'égal, faisant de ce biopic qui pourrait tout à fait ne pas l'être une œuvre forte, personnelle et intense : un beau moment de cinéma.
    Cyril J.
    Cyril J.

    26 abonnés 625 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 novembre 2016
    Amsterdam, 1882, l’exode rural amène les Tippel, les parents et leurs huit enfants dont deux grandes adolescentes, à s’installer dans la pourriture misérable d’un eldorado urbain et illusoire. Encouragés à l’esclavagisme et à la prostitution, y compris du petit garçon, par les parents eux-mêmes, Katie se distingue par son intelligence, sa sensibilité, sa force, sa beauté et sa froideur. Elle connaitra la bestialité, la violence et la vulgarité crasses des conditions des pauvres. Dans une ambiance très axée sur la salacité masculine, la prostitution, la famine, l’obsession de l’argent et la montée de la révolte ouvrière, son ascension dans l’échelle sociale lui fera découvrir que méchanceté, avarice, humiliation, sadisme et déshumanisation sont aussi le lot des milieux plus riches.
    Apparenté à un scenario d’Emile Zola, ce film 1974, issue de la carrière hollandaise de Paul Verhoeven, raconte le parcours authentique et effroyable de Neel Doff, jeune femme qui se hissa du caniveau à la bourgeoisie. Il souffre hélas d’un rythme saccadé d’une scène sur l’autre, trop dépourvu de fluidité pour se permettre d’y entrer à fond, malgré des acteurs convaincants, dont un certain tout jeune Rutger Hauer. Il est avant tout une biographie et une sombre leçon sur la misère humaine, matérielle et surtout comportementale, plus enlaidie encore par l’aisance et le pouvoir. Il n’oublie pas non plus la beauté plus rare de l’homme, quelle que soit sa condition sociale.
    Eselce
    Eselce

    1 386 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 juillet 2016
    Voilà un film qui montre bien la dureté de la vie de l'époque pour les pauvres, obligés d'endurer des souffrances pour satisfaire les riches surtout pour pouvoir manger et survivre. Au hasard d'une rencontre, elle parviendra à côtoyer des gens qui ont autre intérêt que l'appétit sexuel et vont lui apprendre la vie civilisée (Si je puis dire !). Toute la déco semble d'époque et parfois même les gens. Une réalisation irréprochable et la vie des gens filmée sans chichi, de façon crue, brutale, réaliste.
    konika0
    konika0

    27 abonnés 778 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 avril 2016
    Après Turkish Delices il y a peu, suite de mon parcours dans la filmo néerlandaise de Paul Verhoeven. D'emblée, celui-ci me paraît assez différent des autres. Définitivement plus sage sur la forme mais bien plus direct que Turkish Delices dans le fond. En gros, c'est l'histoire d'une jeune paysanne qui débarque avec sa famille à Amsterdam à la fin du XIXe et qui va tenter de survivre. Clairement, le propos social dénonce les inégalités et les excès du capitalisme naissant. Et ce message est pour le moins convaincant, une des forces du film sans aucun doute. Le reste est à l'image de la rhétorique « Verhoevenienne ». Les mâles sont des porcs, le corps est beau et dégueulasse. Le sexe est l'expression de relations de pouvoir et d'argent. Posséder c'est disposer. Au final, cette jeune Katie va tout vivre pour pouvoir survivre. A bien y réfléchir, c'est un peu comme si la Catherine Tramell (Sharon Stone) de Basic Instinct avait cherché à venger la vie de la pauvre Katie … Bref, une œuvre assez singulière dans la filmo de Verhoeven mais qui y a définitivement sa place. J'aime !
    WardStradlater
    WardStradlater

    53 abonnés 469 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 septembre 2015
    Katie Tippel ressemble beaucoup aux romans du mouvement réaliste (Flaubert, Balzac, Maupassant). Ayant comme intrigue principale l'ascension sociale d'une jeune prolétaire, l'auteur en profite alors pour porter un regard critique et comparatif des différentes couches sociales.

    Katie Tippel ne déroge donc pas à cette règle. Verhoeven passe haut la main cet exercice en évitant de tomber dans la caricature et les euphémismes.

    Ainsi, se dégagent du film toute l'horreur et la violence d'une société divisée en classes; où la bourgeoisie vit en exploitant les prolétaires. Les réflexions sur la lutte des classes, la figure de l'artiste ou le pouvoir corrupteur de l'argent permettent au spectateur d'appréhender cette violence.

    Katie Tippel reste une figure intéressante de l'idéologie petite-bourgeoise, trahissant sa classe sociale et ses origines au profit d'une société ostentatoire, véritable force contre-révolutionnaire.
    Moumoute Helmut
    Moumoute Helmut

    4 abonnés 77 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 juillet 2015
    Histoire malheureusement vraie, Keetje Tippel est un concentré de situations scabreuses et glauques et d'exploitation humaine. Excellement réalisé, problème : 40 ans plus tard, il a vieilli et on en a vu d'autres qui lui ressemblent beaucoup. On devine déjà "l'intrigue" si intrigue il y a.
    TTNOUGAT
    TTNOUGAT

    588 abonnés 2 530 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 mars 2015
    Quand on a le talent de Verhoeven et la mise en scène dans le sang, tout devient admirable et c'est constamment vrai dans Katie Tippel. Même lorsque le sordide apparait, il est filmé d'une façon si artistique que la beauté du cinéma passe avant l'horreur des situations. Paul Verhoeven est pour moi le plus grand cinéaste hollandais et son mérite est d'autant plus important qu'il arrive assez tard dans le vingtième siècle par rapport aux grands réalisateurs américains. Katie Tippel est une histoire vraie dans une époque précise ce qui donne à ce récit un coté authentique puissant, elle raconte l'enfance de Neel Doff qui fut une femme hors du commun d'une grande générosité. Monique Van de Ven (23 ans) qui incarne le rôle principal est enthousiasmante de jeunesse, elle se remet de tout et retrouve quand tout va bien une gaité contagieuse, nous souffrons certes mais nous nous réjouissons aussi avec elle. Katie Tipple baigne aussi dans le peinture hollandaise grâce aux superbes photographies de Jean de Bon et la reconstitution d'Amsterdam de 1880 est fascinante. De nombreuses séquences restent inoubliables, le jeux des ombres chinoises qui précèdent le violent ''dépucelage'' de Katie est non seulement une superbe idée de cinéaste mais aussi une façon de passer symbolique du rêve et la réalité, la fuite de Katie dans la ruelle qui permet d'accéder au logement insalubre de sa famille est étonnamment belle. Ce film est d'une richesse rare, il est par l'esprit proche de Zola ou de Dickens et par la forme proche de Bergman mais avec une violence visuelle propre à Verhoeven.
    Benjamin A
    Benjamin A

    709 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 janvier 2015
    Du caniveau à la vie bourgeoise, c'est l'histoire de Katie (ou Keetje) Tippel, celle de l'ascension sociale d'une jeune femme dans l'Amsterdam du XIXe siècle.

    Pour son troisième film, Verhoeven bénéficie d'un gros budget et nous transporte dans l'Amsterdam du XIXe siècle pour suivre le parcours de Katie, de son arrivée dans la ville à ses premiers pas dans la haute société en passant par ses petits boulots, ses joies et déceptions, ses rapports avec sa famille et diverses rencontres, notamment avec des artistes. Portrait d'une femme persévérante et prêt à se battre, Verhoeren reste braquer sur cette belle femme, la rendant fascinante.

    Mais l'intérêt de l'oeuvre se trouve aussi dans son tableau de la Hollande du XIXe siècle. S'ouvrant de fort belle manière avec le trajet en bateau, il met d'abord en avant l'exode des campagnes vers les grandes villes puis, à travers le destin de Katie, capte la pauvreté puis la bourgeoisie de son pays, sa façon de vivre, les coutumes, les boulots, les dictates de cette époque... Mais c'est aussi une véritable critique sociale et il met en avant la montée du capitalisme, le pouvoir de l'argent et l'oppression puis la répression des classes dominantes face aux prolétaires (souvent mené par des intellectuels et/ou des artistes). L'une des forces du film, c'est de mettre cette critique et ce tableau toujours en lien avec la montée de Katie dans la société et sa vision du monde à elle, mais aussi avec l'une des thématiques chères à Verhoeven, à savoir la nature humaine, ses pulsions, sa bestialité et ce à tout point de vue ou encore sa cruauté, parfois mis en avant par des humiliations subies pour quelques sous.

    Verhoven démontre déjà tout son talent derrière la caméra et capte à merveille tout cela, donne de l'émotion et de la puissance à ce portrait, faisant passer le spectateur par diverses émotions, de l'antipathie à la joie. À l'image de ce qu'il met en scène, il n'hésite pas à montrer le sexe, la nudité et la violence de manière explicite mais jamais inutilement ou lourdement. Il sublime la belle Monique ven de Ven à l'inoubliable sourire et chevelure qui va passer de la crasse à l'élégance avec un naturel éblouissant. On retrouve aussi Rutger Hauer qui, à l'image des autres interprétations, est impeccable lui aussi. Verhoeven bénéficie aussi d'une très belle reconstitution, qu'il met très bien en avant pour mieux nous transporter à cette époque.

    Verhoeven livre là son unique film d'époque mais quel film ! Portrait passionnant d'une jeune femme qui passera de la plus dégradante des pauvretés à la richesse et l'élégante dans un Amsterdam du XIXème siècle qu'il ne manque pas de mettre en valeur.
    NomdeZeus
    NomdeZeus

    88 abonnés 1 044 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 septembre 2014
    Troisième long-métrage et troisième adaptation de roman pour Paul Verhoeven qui décrit cette fois la difficile ascension sociale d'une jeune femme pendant la révolution industrielle. La description crue que fait le cinéaste de la profonde misère d'une frange de la population néerlandaise n'est pas sans rappeler Émile Zola. Le film aborde frontalement le problème de l'exploitation économique et sexuelle du peuple par les nantis, et les mouvements sociaux qui en résultent. Verhoeven semble avoir plus de moyen que pour ses œuvres précédentes et cela se ressent sur la mise en scène: la reconstitution historique est tout à fait satisfaisante et certains plans rappellent les tableaux des grands maitres flamands. Monique Van De Ven est une nouvelle fois éblouissante dans le rôle de cette jeune femme pleine de fraicheur. Néanmoins, Keetje Tippel pêche par une certaine complaisance dans la misanthropie. Car, si ce n'est pas le film le plus violent du réalisateur, c'est sûrement le plus cynique. La solidarité entre oppressés est toujours dépeinte comme un idéal inatteignable. Même l'héroïne abandonne peu à peu son caractère indomptable pour être finalement dépeinte comme un vampire en fin de film. Beau mais dur!
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 174 abonnés 4 168 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 janvier 2014
    "Kattie Tipel" fait partie de la carrière hollandaise de Paul Verhoeven dont on oublie trop souvent qu'il a travaillé avant 'Robocop", "Total Recall" ou "Basic Instinct". Après "Turskish Délices", une parabole désenchantée sur la jeunesse de son pays, Verhoeven qui n'est pas sans conviction, s'intéresse au roman autobiographique de Neel Doff, écrivaine hollandaise ayant vécu à cheval sur le XIXème et le XXème siècle, qui donne une description assez précise de l'évolution des sociétés rurales au tournant de la Révolution Industrielle. Verhoeven aidé par son fidèle directeur de la photographie Jan De Bont tente de nous montrer la condition précaire du prolétariat au début du capitalisme. Un capitalisme fondé sur l'exploitation des masses populaires qui ne laissera le progrès social s'installer durablement qu'au prix de rude luttes dont Verhoeven nous montre les prémisses dans quelques scènes de révoltes assez faméliques qui traduisent le manque de moyen de la production. La jeune Kattie Tipel jouée par la très fraiche Monique Van de Ven, aînée d'une famille nombreuse et miséreuse devra faire son apprentissage de la vie dans les pires conditions qui soient, étant obligée comme sa sœur cadette de s'adonner à la prostitution pour nourrir sa famille. A ce sujet Verhoeven qui le reconnait lui-même, insiste très lourdement sur l'exploitation sexuelle des classes dominantes qui se surajoute à l'exploitation économique. Mais la jeune femme suffisamment déterminée saura s'extirper de sa misérable condition, cas rare au sein d'une communauté ravagée par l'alcoolisme, la tuberculose ou la syphilis. Le film de Verhoeven est certes imparfait et sans aucun doute trop manichéen mais il véhicule une énergie communicative qui passe par une Monique Van de Ven qui illumine tout le film de sa beauté radieuse et conquérante.
    Ricco92
    Ricco92

    221 abonnés 2 148 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 octobre 2013
    Katie Tippel est un film que Paul Verhoeven estimerait pouvoir refaire en mieux aujourd'hui. C'est très étrange quand on voit l'excellente qualité de cette oeuvre. Ce film magnifique, adapté d'un roman très autobiographique de Neel Doff, nous montre la vie du prolétariat à la manière Verhoeven, c'est-à-dire sous son aspect le plus réaliste. En effet, le réalisateur nous montre la difficulté avec laquelle vivait les classes les plus pauvres aux Pays-Bas à la fin du XIXème siècle. Bien que représentant également les débuts de l'idée socialiste, le film ne nous présente cependant pas la société sous un jour idéologique : on se rend compte que la classe ouvrière agit en grande majorité dans une optique capitaliste : c'est l'argent qui motive les comportements de la plupart des ouvriers (même un peu chez l'héroïne, pourtant la plus utopiste) et la solidarité est quasiment inexistante entre eux. On se retrouve donc réellement plongé dans la vérité de cette époque, ce qui rend le film passionant. Même l'aspect sexuel (principale critique que le cinéaste fait à son film aujourd'hui) est parfaitement intégré au récit et permet de renforcer la dénonciation de l'exploitation de la pauvreté (Tippel signifie d'ailleurs prostituée en néerlandais).
    D'un point de vue plus technique, le film bénéficie de talents qui avaient déjà officié sur Turkish délices : Rogier von Otterloo à la musique (une fois encore très belle) et Jan de Bont signant des images de toute beauté. Pour ce qui est de l'interprétation, Monique van de Ven, qui arrive superbement à porter le film sur ses épaules en interprétant un personnage où se mêle à la fois candeur et rancoeur, est entouré d'une très belle brochette d'acteurs (dont son partenaire de Turkish délices : Rutger Hauer). Ce film, trop méconnu, se révèle donc un des plus beaux de son très grand réalisateur.
    Plume231
    Plume231

    3 876 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 février 2013
    Ce qui est bien avec le Hollandais violent c'est qu'il fait des films d'un bloc, tellement captivant de la première jusqu'à la dernière seconde qu'on s'en ficherait même qu'il dure une ou deux heures de plus ; au contraire j'en aurais été même très content... "Katie Tippel" n'a pas satisfait pleinement son cinéaste et on peut lui reprocher un petit manque d'ampleur, ampleur qu'on retrouvera pleinement dans son oeuvre suivante le superbe "Le Choix du destin", mais rares sont les films qui montrent aussi bien la rage de vouloir s'en sortir, de s'éloigner définitivement de la fange de la pauvreté (terme plus qu'approprié ici, j'ai jamais vu des pauvres aussi crades et détestables !!!) pour aller dans des sphères qui ne sentent certes pas la rose mais qui sont nettement plus agréables à vivre. Ceci plus la mise en scène à base de costumes et de décors d'époque, de sexe, de merde, de violence, de satire sociale, la bestialité de l'être humain qui ne nous est pas épargnée (même en ombres chinoises !!!), et l'interprétation de la lumineuse Monique van de Ven, impressionnante dans sa transformation de pauvresse à femme d'allure riche et élégante, en font une belle réussite, très injustement méconnue, de Paul Verhoeven.
    ClashDoherty
    ClashDoherty

    228 abonnés 838 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 août 2010
    Voici un très beau film, un film assez inhabituel par rapport aux autres réalisations de Verhoeven (entre un "Turkish Delight" trash et un "Business Is Business" érotique et trivial, sans oublier les délires du "Quatrième Homme", peu de place pour l'amour et les doux sentiments chez lui). Il contient deux ou trois scènes fortes, et est dans l'ensemble, une vraie splendeur. Certains plans font penser à du Vermeer, du Rembrandt, et meme (comme Verhoeven le dit lui-meme dans le commentaire audio du DVD) du Dali. Monique Van De Ven est excellente dans son meilleur role, Rutger Hauer est un peu en retrait (son role n'est pas si important que ça, en fin de compte, il est le second role par défaut, car d'autres acteurs ont des roles assi importants que lui dans le film), mais néanmoins très très bon lui aussi. La réalisation est impeccable, décors et costumes aussi. "Katie Tippel", s'il n'y avait pas "Soldier Of Orange", serait le chef d'oeuvre de Verhoeven.
    C'est aussi et surtout un film scandaleusement méconnu, oublié, passé plus ou moins à la trappe à coté des autres films de Verhoeven. Son coté très décalé par rapport au style verhoevenien usuel y est sans doute pour beaucoup. Il faut donc (re)découvrir ce film magnifique, un vrai moment de cinéma, une sorte de relecture totalement authentique (c'est une histoire vraie, la vraie héroine s'appellait Neel Doff, auteur du livre, et elle est morte en 1942 - son esprit indomptable vit à jamais dans ce film, comme dit dans le générique de fin) des romans de Dickens, au féminin. Un pur monument humaniste, parfois cruel (la mère qui envoie sa fille sur le trottoir), mais tellement fort !
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