48 heures chrono est un film ma foi assez sympathique, mais qui ne marque pas outre mesure du fait d’un manque de relief.
On note un casting plutôt bon, qui nous fait notamment découvrir une talentueuse Mae Whitman, qui offre une très bonne prestation et se montre même parfois étonnante. Jennifer Carpenter s’impose elle aussi, même si elle m’a paru assez bizarrement pas trop exploitée. Quant à Dallas Roberts, sans être mémorable, il est très correct. Finalement la relative déception viendra d’un John Cusack, acteur le plus rodé du lot, qui sans être mauvais, faut pas abuser non plus, n’est pas aussi percutant qu’on aurait pu l’attendre, ne parvenant pas à vraiment retranscrire les troubles de son personnage.
Le scénario de son côté interprète de façon originale le film de tueur en série, en lui donnant une tournure assez inattendue. C’est un choix très respectable, qu’un rebondissement final vient améliorer significativement, même si l’ensemble se finit un peu en queue de poisson. Néanmoins il faut avouer que 48 heures chrono ne tient pas complétement. D’abord le film est finalement trop lisse, avec une noirceur trop élégante pour faire vraie, et on est loin des meilleurs thrillers glauques. Le fait est aussi que l’enquête n’est pas désagréable mais pas non plus enthousiasmante, et que les passages avec le tueur ne sont, sauf exception, pas suffisamment intense pour rendre le film totalement accrocheur.
Visuellement je note donc une photographie correcte, des décors très moyens en revanche, au service d’une ambiance insuffisante. 48 heures chrono n’emballent pas en la matière, et c’est regrettable car je crois qu’il y avait possibilité de distiller une atmosphère vraiment étouffante et glauque à souhait. Ce que le début du film d’ailleurs semblait vouloir annoncer, mais ce qui ne sera au final, pas. Quant au réalisateur il livre une mise en scène pâlichonne, qui manque foncièrement de recherche et d’imagination. A noter que le film propose quelques scènes violentes, comme on peut s’y attendre dans le registre, ce qui le déconseille à un public peu averti, même s’il y a bien pire dans le genre. Enfin la bande son est peu convaincante.
En clair 48 heures chrono reste un film satisfaisant, mais sans plus. J’ai noté un effort très louable pour ne pas emprunter les sentiers battus, et un casting attrayant, mais le film n’arrive pas à instaurer une véritable ambiance, et le scénario apparait finalement comme assez superficiel, effleurant de bons thèmes. Je lui donne 3.