A défaut d’en raffoler, il faut reconnaître que le cinéma de Ron Howard atteste de sa grande expérience dans le métier, fort d’une sacrée filmographie ; et si le récent Rush constituait alors l’une de ses meilleures œuvres, force est de constater que cette dernière recèle de bonnes surprises, tel que Apollo 13. Basé sur un évènement historique sans pareil, ce long-métrage s’inspire du roman de Jim Lovell, ancien commandant de la fameuse mission, de quoi augurer une restitution plutôt fidèle des faits ; et, comme de juste, l’intrigue s’avère effectivement bien construite, tout en captivant avec aisance. Apollo 13 avait bien entendu la chance de reposer sur une situation historiquement unique, de laquelle s’en suit un suspense conséquent, mais le film fait encore mieux en étoffant sa trame : celle-ci n’est en effet pas dédiée qu’au « Houston, we’ve had a problem », les personnages plaisants et suffisamment approfondis étant alors à l’image d’une première partie de film intéressante, qui introduit parfaitement la future mission. Dès lors, Apollo 13 fait monter savamment la sauce, sans grandiloquences ni précipitation, jusqu’au décollage tant attendu ; le seconde partie s’avère naturellement plus mouvementée, avec une tension prédominante relevant l’ambiance plate jusqu’ici, et le fabuleux casting ne manque pas d’impressionner (Tom Hanks, Gary Sinise, Kevin Bacon, Ed Harris…). On est ainsi captivé par la tournure désespérée que prend le vol spatial, ce qui a pour effet d’accentuer avec brio les rebondissements à suivre : bien que très technique, l’ingéniosité dont auront fait preuve les équipes de la NASA est ainsi parfaitement retranscrite, et le long-métrage achève de nous convaincre. Voilà pour les bons points faisant de Apollo 13 un divertissement très efficace, toutefois celui-ci me rappelle une fois encore pourquoi je n’adule pas Ron Howard, la faute à une réalisation somme toute très classique : cela s’en ressent forcément côté mise en scène, celle-ci étant de ce fait très convenue. Le plus décevant concerne cependant et avant tout la BO de James Horner, qui sonne bien trop américaine ; non pas que cette dernière ne soit pas adéquate (elle se prête parfaitement au propos du long-métrage), mais elle confère à Apollo 13 une aura très patriotique… très banale en résumé. Bref, ce long-métrage reste néanmoins une agréable surprise, fort de son scénario catastrophe réaliste et de son casting de luxe à la hauteur de la tâche, de quoi compenser la réalisation formatée de Ron Howard.