Avis sur Battle For Haditha

C'est beau de vouloir dénoncer la guerre et ses abus (thème peu original mais toujours louable) mais encore faut-il le faire intelligemment en nous épargnant l'amas de clichés et les raccourcis faciles exposés dans "Battle for Haditha". Du point de vue cinématographique, on est pas comblé non plus avec ces acteurs (qui n'en sont pas à la base) ridicules et une mise en scène médiocre. Le choix de filmer façon documentaire est maladroit et le côté immersif ne fonctionne jamais. On peut rendre à Nick Broomfield l'honneur de ne pas avoir pris partie en choisissant de montrer les deux camps (terroristes et marines US) et leurs fautes respectives mais là encore, on tombe bien trop souvent dans la caricature.

Un peu partout, on a pu lire ou entendre que "Battle for Haditha" était le premier film de fiction du documentariste anglais Nick Broomfield. C'est faux : on peut citer au minimum "Diamond Skulls", jamais sorti en France. Cela étant, qu'écrire sur "Battle for Haditha" ? Que ce "docu-fiction" sur un épisode de la guerre en Irak montre parfaitement l'absurdité de la guerre et illustre la façon dont le plus gros contingent des victimes de cette guerre, les civils irakiens, sont pris en tenaille entre les terroristes et les soldats américains. On nous montre aussi, qu'aussi bien chez les terroristes que chez les militaires américains, il y a les "têtes" qui manipulent et les "exécutants" qui, parfois, se mettent à se poser des questions sur le bien-fondé de ce qu'on leur fait faire. Voilà, c'est écrit. Toutefois, il y a dans ce film un gros MAIS : on s'y ennuie beaucoup. En tout cas, pendant une bonne heure. Question de montage ? De manque de personnalisation des personnages ? En tout cas, "Battle for Haditha" aurait pu être le "Bloody Sunday" ou le "Omagh" de la guerre en Irak et il est à des années-lumière de ces 2 chefs d'oeuvre. Ayant appris que le tournage de ce film au Liban a réuni pendant plusieurs semaines des réfugiés irakiens et d'anciens soldats américains ayant combattu en Irak et que ces 2 "communautés" ont, petit à petit, appris à se connaître, je pense en fait que Nick Broomfield aurait dû faire un film sur le tournage de son film, et "fabriquer" un film qui aurait incorporé un tiers des scènes qu'on voit dans "Battle for Haditha" dans l'évolution des relations entre les 2 communautés de "comédiens".

Film choc certes mais qui manque cruellement de mise en scène. Bloomfield s'attarde à montrer le pourquoi du comment des attaques américaines et des attentats contre eux. Avant d'arriver au drame, le film est long et creux.

Je ne pourrai jamais adhérer à la bétise, surtout quand elle se trouve au plus haut degré, hélas c'est le cas dans ce film que se soit d'un camp ou de l'autre. Malgré le coté documentaire historique de l'histoire et le savoir faire de la réalisation, mon malaise etait permanent et insuportable pour que je puisse savourer une oeuvre comme celle-ci. Tant pis pour moi.

Le conflit Etats-Unis/Irak mine l'actualité. Mais aussi le cinéma qui, de plus en plus, et à chaque film sa manière d'appréhender le sujet, affronte de face (ou pas) ce qui relève d'un des grands sujets tabous du XXIème siècle. "Dans la vallée d'Elah" optait pour le drame posé sur les conséquences de la guerre. "Redacted", le prochain DePalma, utilise les médias au centre de son film, et réalise une oeuvre étonnante parsemée d'outils de réalisation tels que des images d'archives, des images tournées, des sites internet, etc... évidemment, ces deux films ne sont pas les seuls à s'attaquer au problème, puisque se pose ici "Battle for Haditha", tiré d'un fait réel, que le documentariste Nick Broomfield a choisi de reconstituer, de manière fictionnelle. De cette guerre absurde qui figure à la une des journeaux ou des postes de télévisions, nous savons beaucoup de choses : la guerre est une horreur, tuer quelqu'un a une conséquence psychologique, les intégristes mènent l'Irak autant que les responsables américains sont des gros fouteurs de merde qui donnent des ordres sans savoir ce qui peut bien se passer dans la tête de leurs soldats, alors manipulés comme des pions. On sait aussi que les simples civils irakiens sont dans la mauvaise position : faire un choix entre parler aux américains et se faire éliminer par les terroristes qui croient en des insurgés, ou bien se taire et se faire éliminer par les américains qui croient en des terroristes banalisés. Nick Broomfield ne donne donc aucun point de vue : les deux, ici, sont la cause d'une guerre sans nom, les deux croient résoudre, prouver par la violence ; et inévitablement, le film invite au débat : il paraît normal, dans le cas présent et dans la situation des soldats, de se méfier de tout le monde et de tuer quand la situation est critique. Le suspense malsain du film est évidemment de nous décrire les futures victimes avant acte, pour que l'émotion nous submerge, comme s'il fallait éprouver à l'avance l'émotion d'un

Un film (documentaire) qui a pour seul intérêt de nous démontrer à quel point la guerre est absurde, et qui renvoi les deux parties dos à dos.On s ennuie quand même pas mal.

Que c'est ennuyeux!... Encore combien de film sur l'occupation de l'Irak ? tout ça n'est pas perdu pour tout le monde.

Franchement ça faisait longtemps que je ne m'étais pas autant ennuyé devant un film. Une tentative de psychologie de la guerre pas aboutie renforcée par des scènes gratuitement immorales... Et que dire du doublage vraiment pitoyable.