Le conflit Etats-Unis/Irak mine l'actualité. Mais aussi le cinéma qui, de plus en plus, et à chaque film sa manière d'appréhender le sujet, affronte de face (ou pas) ce qui relève d'un des grands sujets tabous du XXIème siècle. "Dans la vallée d'Elah" optait pour le drame posé sur les conséquences de la guerre. "Redacted", le prochain DePalma, utilise les médias au centre de son film, et réalise une oeuvre étonnante parsemée d'outils de réalisation tels que des images d'archives, des images tournées, des sites internet, etc... évidemment, ces deux films ne sont pas les seuls à s'attaquer au problème, puisque se pose ici "Battle for Haditha", tiré d'un fait réel, que le documentariste Nick Broomfield a choisi de reconstituer, de manière fictionnelle. De cette guerre absurde qui figure à la une des journeaux ou des postes de télévisions, nous savons beaucoup de choses : la guerre est une horreur, tuer quelqu'un a une conséquence psychologique, les intégristes mènent l'Irak autant que les responsables américains sont des gros fouteurs de merde qui donnent des ordres sans savoir ce qui peut bien se passer dans la tête de leurs soldats, alors manipulés comme des pions. On sait aussi que les simples civils irakiens sont dans la mauvaise position : faire un choix entre parler aux américains et se faire éliminer par les terroristes qui croient en des insurgés, ou bien se taire et se faire éliminer par les américains qui croient en des terroristes banalisés. Nick Broomfield ne donne donc aucun point de vue : les deux, ici, sont la cause d'une guerre sans nom, les deux croient résoudre, prouver par la violence ; et inévitablement, le film invite au débat : il paraît normal, dans le cas présent et dans la situation des soldats, de se méfier de tout le monde et de tuer quand la situation est critique. Le suspense malsain du film est évidemment de nous décrire les futures victimes avant acte, pour que l'émotion nous submerge, comme s'il fallait éprouver à l'avance l'émotion d'un