Au cinéma, les films traitant de malfrats de façon comique se font de plus en plus légion. On pourrait citer "C'est arrivé près de chez vous", "Pulp Fiction", "Snatch", etc... Puis débarque Dupontel, avec son imagination débridée, qui instaure le contexte du malfrat chez une vieille personne. Malfrat et vieille personne... Le premier film qui vient à l'esprit en citant ces trois mots est "Ladykillers" des frères Coen. Sauf que "Le Vilain" est très différent de ce dernier. Pour résumer, afin de fuir les forces de l'ordre, un braqueur de banques retourne chez sa mère. Dans l'oeuvre générale de Dupontel, que ce soit dans "Bernie" ou "Le Créateur", il y a toujours un côté très séduisant, très attirant par le synopsis qui promet grand. Or, à chaque fois, l'ensemble est inégal et la déception est toujours de mise. Plus accessible mais aussi plus politiquement correct que "Bernie", "Le Vilain" reste suppérieur à ce dernier, tant les échanges verbaux entre Catherine Frot et Albert Dupontel relèvent du génie comique.
Cependant il manque une certaine audace dans ce film, l'ensemble restant trop lisse que ce soit dans ses arcs scénaristiques ou dans sa mise en scène. Le Vilain aurait pu être encore plus méchant, son personnage torturé manquant de complexité. Autant dans "Bernie", Dupontel ne s'est fixé aucune limite au point d'en faire trop et de dénaturer le récit, autant dans "Le Vilain", il n'en fait pas assez.
Se voulant être une comédie noire, la noirceur n'est pas si ambiante que ça, le tout étant très gentillet. On peut tout de même saluer la mise en scène, très fluide et maîtrisée, et, comme dit précédemment, certains dialogues qui sont géniaux.
Dupontel signe avec "Le Vilain" son film le plus grand public, qui reste une sympathique comédie sans prétention, et qui malgré ses défauts reste un mastodonte dans le paysage des films comiques made in France.