Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
soniadidierkmurgia
1 200 abonnés
4 185 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 30 septembre 2012
Un film noir de facture classique porté de bout en bout par une Ida Lupino qui à l’époque se fait tout doucement une place parmi les égéries du film noir, mais un cran en dessous des Stanwick, Bacall ou Tierney. L’atout maître de la belle Ida c’est qu’elle peut jouer sur les deux extrêmes de la palette des rôles féminins offert par le genre. Ici c’est la face femme fragile qui est activée par Michael Gordon. Victime d’un complot inextricable elle devra son salut au suave Howard Duff (son homme alors dans la vie) qui l’avait repérée alors qu’elle achetait des journaux à son kiosque. Le suspense est parfaitement maîtrisé par Gordon alors que le scénario semble cousu de fil blanc. Il faut dire qu’Ida irradie l’écran de sa présence grâcile et que l’on souffre avec elle de tous les malheurs qui lui arrivent par cet homme ambitieux qui a entreprirs de la déposséder de tous ses biens. Le méchant est détestable à souhait ce qui renforce encore notre implication dans l’action. A noter dans l’introduction, la voix off de Lupino racontant sa propre mort un peu à l’image de William Holden dans le célèbre “Sunset Boulevard” de Billy Wilder. C'était une autre époque.
Deux étoiles très indulgentes car ce film est bourré de maladresses. Tout d'abord, on peut déplorer le fait que le film commence par un flash-back qui évente tout le suspense qu'il aurait pu y avoir dans le premier tiers du film. Ensuite, le personnage du mari assassin y aurait gagné à être traité avec plus de subtilité. Et pour finir, exception faite d'Ida Lupino, la distribution manque totalement de charisme. Les qualités du film résident essentiellement dans l'excellente interprétation de l'actrice ainsi que sur un très bon suspense dans la dernière partie. On est loin d'avoir un film noir majeur (et qui aurait pu l'être dans les mains d'un metteur en scène plus talentueux) mais l'ensemble reste malgré tout correct.
On ne peut pas passer à coté d'un polar maître à histoire au coeur sombre et hétéroclite, emplie de personnages tous plus byzarres les uns que les autres, pour aboutir en tout etat de cause vers la chute lente d'un ensemble ne provoquant que le départ d'un protagoniste principal aux buts inouis, et ce tout d'abord provoqué par un abandon de recit très surprenant et bien dramatique.