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Seemleo
64 abonnés
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5,0
Publiée le 29 octobre 2009
Le festival de Cannes a vraiment sa raison d'être quand un grand cru de la sorte est valorisé et diffusé aussi largement, grâce à son prix. La mise en scène est un chef d'oeuvre d'orfèvrerie, le climat rendu de l'époque et l'esprit des contrées décrites, sont passionnants. On arrive à mieux comprendre cette société disparue et la lourde chape de moralité, culpabilité et volonté de perfection apparente de la communauté. Le paternalisme dur, froid, égocentrique et qui n'est jamais contredit en apparence, est parfaitement décrit lui aussi. Pas étonnant que la vie, les frustrations, la créativité se manifestent au travers d'une violence sourde. La première guerre mondiale balayera cet ancien monde. Chef d'oeuvre.
Certes, on ne pourra nier qu'il y a dans ce "Ruban blanc" quelque chose. Première évidence : Haneke sait capter le malaise et le réfrènement qui habitent les personnages. Oui, c'est vrai aussi, on perçoit pleinement comment ces mœurs, pourtant d'usage à ces temps et en ces lieux, recèlent malgré tout quelque chose de profondément malsain. Enfin, on ne pourrait nier l'existence de certains moments remarquablement mis en scène et qui nous subjuguent parfois durablement. Malgré tout, que de longueurs pour ce film qui finalement n'avance pas ! 2h30 pour en fin de compte n'explorer que partiellement la galerie de personnages qui nous est proposée ! De plus l'intrigue ne daigne jamais vraiment s'emballer ce qui peu laisser perplexe. Quelle drôle de mode que ces "films-instants" qui disent tout lors de leur premier tiers et qui se contentent par la suite de subsister au travers d'un simple état de stase durant lequel il ne se passe pas grand chose. En fin de compte, loin d'atteindre la pertinence ou l'audace des précédentes œuvres de cet auteur, ce "Ruban blanc" n'est finalement qu'un film qui se contente de reprendre les modes formelles du moment sans y apporter la moindre originalité si ce n'est son cadre atypique. Pas totalement déplaisant donc, mais rien de transcendant non plus pour ce qui a pourtant reçu la Palme de 2009...
Ce film est vraiment parfait au niveau esthétique. Bien qu'il soit long je ne me suis pas ennuyé une minute, l'histoire est très bien tenue, on est vraiment pris dedans .. Le seul bémol pour ma part serait la fin.. Enfin bon je ne vais pas en révéler davantage, c'est à vous futurs spectateurs d'en juger :) Bon visionnage je vous le conseille vivement!
Quel film magnifique ! "C'est pour ton bien" : voilà le point de vue d'Alice Miller au coeur de ce Ruban blanc impressionnant de justesse, politique, psychologique. Haneke réussit à faire entendre, à faire ressentir, la violence familiale et dite "éducative " cachée derrière les portes fermées . C'est remarquable .Offrant des scènes inoubliables , comme celle où Rudi comprend la mort de sa mère, celle où il offre l'oiseau, ou encore l'atroce répudiation de Mme Wagner , le film rejoint Billie August: "le malheur du monde vient du mal que l'on fait aux enfants ", les victimes devenant si rapidement bourreaux, ou complices des bourreaux .. Un chef d'oeuvre , un classique instantané, et une Palme d'Or incontestable , bien supérieure au douteux Prophète .
Vraiment impressionnant... Le réalisateur a su manier le noir et blanc a la perfection, l'image, les plans, les acteurs et la réalisation sont vraiment très bon. L'histoire est super glauque (peut être un peu trop pour moi), mais c'est fait d'une tel sorte que l'on y croit vraiment. Un bon film qui laisse pas indifférent.
Un peu long à démarrer, j'ai attendu et n'ai toujours rien vu venir....De jolis passages certes, mais pour moi beaucoup trop long. C'est tout juste si je ne m'en excuse pas auprès de ce grand Monsieur qu'est Michael Haneke.
En deux mots : Magnifique film ! La photo noire et blanche est superbe. L'histoire nous fait comprendre beaucoup de choses, que de souffrance ravalée... Quelques plans auraient pu être éventuellement raccourcis, mais ce n'est pas si sûr après coup... Quand à la fin, si sur le moment vous vous demandez pourquoi cette fin, dites vous que dans la vie, elle est bien souvent comme cela et c'est ce qui amène à des catastrophes.
Voila ce qui arrive quand on récolte la palme d'or par co^pinage: un film surcôté qui, avec son ressenti ultra austère, ne fait que masquer une réalité planant sur ce (trop?) long métrage: le vide artistique. Plus belle usurpation de palme d'or des 10 dernières années sans aucun doute... Tomverez-vous dans le piège vous aussi?
Près de 2h30 pour un film d'une grande limpidité et d'une admirable profondeur. On est aux antipodes des bêtises produites le plus souvent par un Hollywood qui ne raisonne qu'en termes de produits. Ici la moindre image a du sens, le moindre plan est parfaitement calculé. Haneke nous livre une réflexion sur une micro-société - un village d'Allemagne du Nord à la veille de la Première Guerre Mondiale - dont les ressorts sont analysés avec une extrême finesse. Et puis il y a ce parti du noir et blanc qui a une double fonction : celle d'insister sur l'atmosphère austère et oppressante de cette communauté, mais aussi celle de révéler la dimension profondément esthétique de ce film.
Les images sont de toute beauté, de même que les dialogues qui s'enchaînent dans un allemand raffiné. Ce film est subtil et bien mené,la performance des acteurs est époustouflante, y compris celle des enfants au naturel désarmant. Un des plus beaux films du moment, à voir de toute urgence.
un film qui est très loin d'être un divertissement, un film où il faut réfléchir et se remettre en question. A la fin de la séance, il y avait le plus grand des silences. Soit les gens n'avaient pas compris, soit les gens avaient compris mais refusaient de l'admettre. En termes cinématographiques, avec des cadres très fermés, beaucoup trop travaillés pour s'intéresser à chaque plan, il y a ces plans de grand ensemble magnifique sur un noir et blanc épuré qui disparaît au fil des minutes pour qu'on ne s'intéresse plus qu'à l'histoire. Pas mal d'approximation, des plans parfois beaucoup trop longs. On sent l'ennui. La palme n'est pas du tout méritée pour moi biensûr.
Haneke réalise sans doute avec ce ruban blanc d'une grande beauté esthétique le meilleur film de sa carrière. Une oeuvre austère et d'une grande froideur ( ce qui pourra en rebuter plus d'un ) mais un grand film fort et intelligent avant tout qui fait réfléchir et dérange durablement . La mise en scène propage un trouble durable grâce à l'utlisation de nombreux hors-chammps. Film d'une violence psychologique rare qui propose une vision glaciale de la religion, Le ruban blanc peut se voir comme une sorte d'épilogue aux horreurs futurs de la civilisation occidentale. Une oeuvre majeure qui en situant son action dans un petit village renforce l'aspect anxiogène de l'atmosphère , sorte de no man's land qui transforme la réflexion sur la violence et la haine en huis -clos psychologique trouble et ambigu. Haneke soulève des questions sans y répondre et évité tout manichéisme. Tout simplement magistral.