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Un visiteur
5,0
Publiée le 24 janvier 2010
C'est un chef d'œuvre. Le scénario est bien fait il n'y a pas une fausse note. Les acteurs jouent parfaitement. On rentre vraiment facilement dans le film. On a envie de savoir comment tout ce village va évoluer avec ce qui leur arrive. Après j'ai apprécié la sobriété du film en général pas de générique de début ni de fin. ca se fait pas souvent mais c'est appréciable surtout qu'il y a un gros boulot derrière pur le film en général. Bravo Haneke.
Le dernier film de Michael Haneke situe son action à la veille de la première guerre mondiale. Ca n'est pas anodin. Le dernier film de Michael Haneke situe son action en Allemagne. Là non plus, rien qui ne soit pas volontaire dans la symbolique de l'oeuvre. Le Ruban Blanc se propose d'ausculter la nature maléfique de l'être humain, ses bassesses, son inexorable besoin - volonté même ? - d'humilier les siens.
L'intelligence du film réside dans le choix d'Haneke pour un noir et blanc qui concorde parfaitement à la psychologie des personnages. Les adultes sont tous habités par une extrême rigidité, une implacable sévérité qui peut - à nous de choisir, Haneke ne donne que très peu de réponses - être à l'origine des événements qui surviennent dans le village. Le film est d'une grande austérité, terriblement exigeant et le noir et blanc est important dans l'esthétique de dépouillement du film. Haneke semble calquer d'un point de vue plastique les émotions de ses personnages, tous d'une froideur sans égal. Quoiqu'il semble quelque peu exagéré de parler d'émotions tant le film en est volontairement dénué. Une sorte d'ascèse des sentiments contamine tout le film, naissant de la nature de personnages qui mettent en garde le spectateur sur le bon usage de la sémantique: plus jamais il ne faudra dire de tels personnages qu'ils sont déshumanisés. C'est quoi " déshumanisé " ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Au contraire, Haneke rappelle ici à quel point l'abjection la plus totale n'est en rien une chose d'inhumaine, mais de profondément humaine.
Haneke est un cinéaste sadique, qui se délecte de ne pas donner la solution aux mystères qu'il met en place. Le spectateur peut accepter cela, ou bien refuser d'entrer dans le jeu. Chez Lynch par exemple il y a un même état d'esprit, à la différence que ce dernier créé des labyrinthes sensitifs quand Haneke peut donner l'impression que son sadisme n'est que chose ludique. Il sait très bien qu'il n'y a rien de plus démiurgique que la position de réalisateur et en joue d'une manière qu'on pourrait qualifier d'irresponsable. Il y a comme une énorme jouissance chez lui, mais le revers de la médaille est que le spectateur insoumis oublie le film une fois sorti de la salle. Lynch marque puissamment son spectateur quand Haneke semble jouer avec lui comme un gosse. On regarde ça, mais une fois hors du film ça n'a plus d'importance.
Néanmoins ce sadisme fonctionne parfois. Le spectateur reçoit bien quelques infos sur une possible vérité à la fin du film, mais doit-il croire la voix-off ? Si Haneke ne donne pas de réponses, c'est que finalement le responsable de l'acte importe moins que l'acte en lui-même. C'est un discours éminemment pessimiste sur l'être humain puisque cela signifie que n'importe qui peut commetre les pires crasses. Aucun visage sur les responsables puisque les responsables ont tous les visages possibles.
Parmi les 272 346 cinéastes influencés par Kubrick, il me semble qu'il ne faudrait pas omettre Haneke. On retrouve chez les deux réalisateurs une même maîtrise de la froideur, et cela est d'autant plus remarquable quand on sait que les deux parlent souvent de la Nature de l'être humain et du mal qui le ronge. L'attirance et l'implication du spectateur envers leur oeuvre pourront d'ailleurs être similaires tant la distanciation qu'ils adoptent est forte, tant les émotions semblent logiquement absentes de leurs films.
Un cinéma qu'on peut adorer. Ca n'est pas mon cas.
Une vraie parabole intelligemment philosophique, qui incite le spectateur à réfléchir. Le village quasiment féodal est une mise en abyme, encore actuelle, de la société sous tous ses aspects. L'ambiance y est étouffante, tous les personnages se révèlent tour à tour humains et monstrueux... cette dualité "Menschlichkeit / Ungeheuerlichkeit" est à chaque instant palpable, car il n'y a qu'un pas entre les deux. Excellent film pour l'exercice cérébral, autant pour son côté analytique que pour travailler son allemand, il n'est pourtant point divertissant. A l'opposé de "Avatar", donc, mais l'ambition de Haneke qui incite les spectateurs à réfléchir durablement sur les racines du mal est sans doute plus noble que celle de Cameron qui ne fait que leur offrir une jouissance visuelle éphémère.
J'aurais aimé qu'il soit possible de mettre un nombre négatif d'étoiles. C'est le film le plus chiant qu'il m'ait été donné de voir. Caricatural avec ses plans de deux minutes sur une porte par exemple. Je ne comprends vraiment pas pourquoi on a refilé une palme et un golden globe à cette innommable bouse. Décidément j'accrocherai jamais au cinéma d'Haneke.
Dans un seul film, Haneke réussit le tour de force de traiter d’une panoplie de thèmes très forts et fondateurs d’un ordre social tels que la morale religieuse, l’éducation, la vengeance, la jalousie, les mœurs, l’amour, la haine ... Autant de composantes de l’Allemagne au début du XXème siècle et qui constitueraient les prémices du nazisme. C’est une œuvre profondément psychologique, un film qui se livre à nos yeux et qui ensuite reste dans notre esprit pour longtemps.
Sur le fond - l’histoire, ses sous-entendus et ses enseignements - rien à redire. Sur la forme - le visuel et la réalisation - le résultat n’est à mon sens pas aussi réussi : on pourrait reprocher à Haneke de ne pas rendre son cinéma populaire. Sans doute une volonté d’être élitiste parce que ce film n’est de toute façon pas accessible à tout le monde. La caméra est parfaitement maitrisée, mais le choix du noir et blanc, par exemple, n’était peut-être pas nécessaire. Par ailleurs, malgré la force des thèmes, il y a des moments où on s’ennuie franchement : certains plans fixes sont presque trop longs parce qu’ils génèrent une attente déçue par les actions suivantes.
Au final, malgré ces quelques défauts, « Le ruban blanc » reste un film qu’il faut voir pour la trace indélébile qu’il laisse en vous.
Pourquoi glorifier l'utilisation du noir et blanc lorsque maitriser la couleur est tout aussi , sinon plus difficile en photographie. Du reste ce noir et blanc m'a laissé de marbre. L'ambiance malsaine d'une film a eu comme unique effet de pourrir ma journée. Aucune autre émotion que le malaise. Si je suis resté jusqu'à la fin ce ne fut uniquement pour voir par quel coup de maître le réalisateur allait remonter 2 heures d'ennui total. Pourquoi la palme d'or? cela restera un mystere de plus. Ceux qui aime se torturer l'esprit pourront apprecier mais quand on aime la vie je suppose que l'on passe son chemin. Comme j'aimerai retirer ce douloureux souvenir de ma mémoire..
Ce film est d'un ennui déconcertant. La scène clichée où la porte se ferme avant la punition suffit a montrer tout l'égocentrisme bien pensant de ce cinéma de genre. On veut choquer mais pas trop. Dommage, l'histoire en elle même est intéressante mais traine beaucoup trop a mon goût. J'espère que les 4 étoiles ne font pas partie des gens qui se sont endormis.
Contrastes noirs et blancs fascinants. Contraste des paysages blancs de neige et des habits sombres et austères d'un monde protestant féodal. Tout est inversé, le pasteur est pervers, le médecin rend malade son entourage, les enfants poussent de travers dans un monde où Dieu rend fou. Haneke illustre l'absurdité et la violence par quelques scènes chocs. Pas de prémices au nazisme (l'Allemagne est à moitié catholique), peut-être juste une dénonciation des religions pavées de bonnes intentions.
Dès les premières secondes du film, la mélodie de la magnifique langue allemande nous transporte dans l'histoire et l'essentiel est dit : le film qui vient juste de commencer est un chef d'oeuvre. L'intensité du noir et blanc, les personnages, la photographie, le décor, tout est là, s'enchaînant parfaitement, à la seconde près, sans faute note. Haneke dirige parfaitement chacun des acteurs, que ce soit le jeune instituteur qui nous raconte l'histoire, la sublime Leonie Benesch (qui n'a même pas 20 ans au moment du tournage!) jouant le rôle d'Eva, les enfants... Ce réalisateur de génie réussit à nous transmettre énormément d'émotion, de passion à partir de l'histoire apparemment simple d'un petit village d'Allemagne du nord avec ses traditionnelles rivalités internes, ses jalousies, ses histoires secrètes transmises de génération en génération. Voici une vraie palme d'or cinématographique à Cannes, pas une palme d'or politique à la Michael Moore ! On peut bien sûr reprocher au film une certaine difficulté d'accès pour le public, à l'inverse du magnifique film "Un prophète" de Jacques Audiard, le second très grand film de 2009. Mais ceci ne doit pas empêcher tout ce qui souhaite aller le voir d'y prendre plaisir et de l'apprécier pleinement à sa juste valeur.