Palme d'or 2009, "Le Ruban Blanc", dernier Haneke, est un film surprenant, plutôt déroutant.
Tout d'abord, la photographie est, il faut bien l'avouer, somptueuse et le noir et blanc, choix intelligent, est magnifique. Le scénario, entièrement pensé par Michael Haneke, est très étonnant et révèle une histoire très froide, mystérieuse. C'est aussi les prémices d'une idéologie, le fascisme. Haneke met en scène des personnages qui souffrent, des enfants meurtris, des hommes cruesls. Si le film comporte indubitablement quelques longueurs, beaucoups de dialogues sont percutants, intelligents, et de nombreux plans sont extraordinaires. Dans cette sorte de thriller, Haneke laisse de côté l'explicite et préfère laisser le spectateur imaginer, réfléchir. Le doute plane sans cesse, les longs plans séquences et les longs dialogues traduisent une atmosphère originale, oppressante, souvent angoissante. Par ailleurs, quelques scènes marquent littéralement le spectateur, à la fois comme une leçon de vie et une leçon de cinéma. Parmi elles, celle où un des enfants apprend l'existence de la mort, ou encore celle où Haneke décide, au lieu de nous montrer l'acte terrible qui se produit derrière, de filmer une porte pendant de nombreuses secondes... Le film se dénoue sur un final très inattendu...
En effet, "Le Ruban Blanc" est au final un film étonnant, doté d'une atmosphère inquiétante, où le noir l'emporte sur le blanc, où la cruauté de l'homme l'emporte sur l'innocence de l'enfance...