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weihnachtsmann
1 188 abonnés
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3,5
Publiée le 19 mai 2016
Film assez dérangeant par son déroulement obscur. Rien ne se dit, tout est étroit et cynique. Même la pureté de ces enfants semble coupable. Je pense que c'est aussi le sujet du film et sa démonstration: la corruption de l'âme et du corps se fait dans un état privé de liberté et ce ruban blanc est le ruban de tous les vices. C'est pesant comme ambiance mais fascinant.
Austère, monotone, froide, la mise en scène distille un malaise diffus, confirmé par le jeu minimaliste des comédiens (dont un narrateur terriblement monocorde), une atmosphère étouffante, un rigorisme hypocrite. Alors que les femmes souffrent, se soumettent ou se résignent et que les jeunes innocents semblent voués à la déliquescence morale à moins de s'échapper de ce microcosme qui nourrit de futurs nazis-dommage d'avoir ainsi réduit la portée du propos-les mâles écrasent, tourmentent, meurtrissent - pour un exemple ultime de masculinité toxique (doux euphémisme!). D'ailleurs, au sein du nid du Mal, même la romance qui semblerait la solution sentimentale à ce fléau manque de consistance ou d'harmonie, le professeur s'éprenant d'une jeunette comme s'il refusait le monde des adultes (se rapprochant par là de l'enfance encore pure - quoi que cet état ne dure pas longtemps!). Manquant de rythme ou de fulgurances, l'intrigue enchaine les accidents, malheurs ou désillusions, semblant affirmer l'inéluctabilité d'un sort national horrifiant, d'autant que certains mystères le demeurent, comme si le coupable importait peu... Une peinture glaciale d'une humanité perdue...
Un film en noir et blanc titré le ruban blanc qui s’intéresse au noir de ses personnages. J'ai été déstabilisé car je m'attendais à être pris par les scènes et la peinture alors que c'est le suspense criminel qui m'a graduellement emporté. C'est dommage car ce n'était probablement pas là l'intérêt principal de l'oeuvre. Si les 2H20 passent étonnamment vite, l'expérience a été frustrante. J'ai eu constamment la sensation de ne saisir qu'une partie de ce qui se jouait devant mes yeux. Et pourtant Haneke prend le temps. Le message sur le résultat d'une éducation autoritaire est de plus en plus clair jusqu'à son dénouement implacable. On voit aussi la violence des rapports de classe d'un système quasi féodal moyenâgeux : les serfs sont désormais libres et le seigneur, baron mais la domination est la même. L'élite, la religion est aussi amoral et hypocrite (le docteur, le baron, le prêtre, formidable Burghart Klaussner) que le peuple brutal (la flûte du gamin). Le mal est donc partout mais si les bourgeois(es) peuvent s'enfuir, le pauvre subit et son châtiment (potentiellement arbitraire) est terrible : spoiler: licenciement de la nounou, refus d'embauche d'un paysan menant à son suicide. Haneke rajoute à la domination de classe du riche sur le pauvre et à celle de l'adulte sur l'enfant, celle du mari sur sa femme à travers le personnage du médecin, voir même celle de l'instituteur sur celle de 10ans sa cadette qui semble bien incapable de prendre une décision éclairée sur son choix marital.
L'utilisation du noir est blanc permet la création de plans saisissants qui disent des choses que l'on ne comprend que plus tardspoiler: (les yeux diaboliques de Martin) mais elle crée une frustration inconfortable lors de scènes très sombres où l'on se fatigue à distinguer l'action. La tension sourde est marqué par quelques plans atroces à peine atténué par l'absence de couleur spoiler: (l'enfant torturé) . Au final une oeuvre âpre et sans concession : le film est long, lent, sans bande originale, en noir et blanc avec le mal comme sujet. C'est finalement surprenant qu'il se regarde aussi facilement.
Film en noir et blanc pour marquer la période des années 1910. La narration appuie davantage la période et ici, il se passe des accidents dignes de vengeances enfantines faisant suite aux punitions parentales. C'est un peu lent mais l'époque est impeccablement reproduite et il y a une atmosphère lourde, pesante ressentie à travers les enfants. De même, il n'y a pas de musique d'ambiance pour une meilleure immersion à la vie du village. Mais la vie est morose, pesante et l'accroche est difficile à maintenir jusqu'au bout tant le film manque d'intensité.
Dans les méandres des esprits humains enfantins, formatés par des esprits adultes encore plus dangereux, Michael Haneke offre une vision glaciale de l'enfance qui se voit en Dieu rédempteur. Ces enfants deviendront des électeurs irrresponsables, mais c'est finalement une toute autre histoire... Dommage que le Ruban Blanc soit inaccessible sans une bonne grille de lecture.
Le ruban blanc est doté d'une rare puissance d'évocation. Haneke veut décrypter les mécanismes de la violence humaine à travers les défauts d'une société perverse dont la morale pervertit l'homme. Il nous montre que la famille (les pères) injecte le venin malsain aux enfants. Le ruban blanc évite le piège d'un pathos exagéré, ni celui de la reconstitution historique. Il montre les familles d'un petit village avec leurs secrets d'alcôves et perversions. Il ressort de ce film une impression de contamination générale du malsain, tout le monde est touché sauf l'innocence châtiée de l'enfant trisomique dont les cris de douleur ne se laisseront pas facilement oubliés et celle du jeune couple. Un climat de terreur sourde et fantastique emplit ce film comme dans Le village de damnés avec tous ces enfants à têtes blondes pas si innocents (d'ailleurs nous les voyons voyeurs de scènes terribles dans ce village). Le ruban blanc est serti de réelles qualités de mise en scène telle une superbe photographie en noir et blanc qui renvoie à Dreyer, une impeccable gestion des plans où la jeune fille du pasteur punie est filmée de dos, l'enfant de loin retrouvant son père où insupportables mais géniaux plans hors champ des tortures humaines. Haneke rejette le gros plan au profit d'un impressionnisme dérangeant. Tous l'interprétation est excellente.
Quel film ! Impressionnant de maitrise dans une mise en scène méticuleuse dont l'apparent académisme est en fait la grande réussite du film en collant parfaitement à la rigueur stricte de l'environnement. Le NB est d'une beauté à la fois immaculé et macabre. Les acteurs sont tous superbes de justesse et notamment les enfants... Mais malgré un certain génie je trouve que ce film n'est pas le choc tant attendu et entendu ; les crimes sont terribles mais si odieux comparés à ce qu'on aurait pu imaginer et surtout la dénonciation des prémisses du mal sont très très flous. De plus une bonne partie du film voit des drames dans une famille qui n'a en fait rien à voir avec l'intrigue principal... Pourquoi alors en rajouter ?! Surtout aussi tôt dans le film alors qu'il aurait été plus compréhensible après le discours du baron à l'église ?! Cependant il est indéniable que Haneke est un des grands réalisateurs actuels et que son film ne peut laisser insensible.
Certes, on ne pourra nier qu'il y a dans ce "Ruban blanc" quelque chose. Première évidence : Haneke sait capter le malaise et le réfrènement qui habitent les personnages. Oui, c'est vrai aussi, on perçoit pleinement comment ces mœurs, pourtant d'usage à ces temps et en ces lieux, recèlent malgré tout quelque chose de profondément malsain. Enfin, on ne pourrait nier l'existence de certains moments remarquablement mis en scène et qui nous subjuguent parfois durablement. Malgré tout, que de longueurs pour ce film qui finalement n'avance pas ! 2h30 pour en fin de compte n'explorer que partiellement la galerie de personnages qui nous est proposée ! De plus l'intrigue ne daigne jamais vraiment s'emballer ce qui peu laisser perplexe. Quelle drôle de mode que ces "films-instants" qui disent tout lors de leur premier tiers et qui se contentent par la suite de subsister au travers d'un simple état de stase durant lequel il ne se passe pas grand chose. En fin de compte, loin d'atteindre la pertinence ou l'audace des précédentes œuvres de cet auteur, ce "Ruban blanc" n'est finalement qu'un film qui se contente de reprendre les modes formelles du moment sans y apporter la moindre originalité si ce n'est son cadre atypique. Pas totalement déplaisant donc, mais rien de transcendant non plus pour ce qui a pourtant reçu la Palme de 2009...
Voici donc la Palme d'or de cette année à Cannes. Controversée à l'annonce du palmarès : copinage de la part d'Isabelle Huppert présidente du jury ? Chauvinisme des français qui voulaient voir Un prophète couronné finalement Grand Prix ?... Pour ma part je trouve que la palme est méritée, il faut dire que je n'ai pas beaucoup aimé le film de Jacques Audiard. Ce nouveau film de Michael Haneke est une pure merveille et devrait rester dans les mémoires comme un chef d'œuvre. On a là certainement ce qu'il a fait de mieux. La réussite est totale sur tous les plans. La mise en scène est totalement maîtrisée, un pur travail d'orfèvre. Grandiose et majestueuse et à la fois presque invisible tant on a l'impression d'être dans le film, de faire partie du décor. Le scénario est foisonnant et magnifiquement écrit. L'histoire est à glacer le sang, terrible, aride et froide comme une lame de couteau. Plus le récit avance plus on a froid dans le dos. On assiste là sans doute à l'une des plus belle démonstration des conséquences que peut avoir une éducation puritaine et stricte sur les enfants et sur les rapports entre les gens qui les entourent. On n'ose entrevoir ce que seront devenus ces enfants vingt ans plus tard à l'avènement du nazisme. L'ensemble du casting est absolument époustouflant. Tous les acteurs sont parfaits mais tout le mérite revient à l'ensemble des enfants. Ils sont stupéfiants. Haneke fait preuve encore une fois d'une direction d'acteurs sans faille. La technique est au diapason du reste. Le noir et blanc donne au film une ambiance très particulière (ajouté à l'absence de musique), la photo est d'une grande splendeur. Certains plans fixes font penser à des vraies photos de l'époque. Superbe. Le blanc de la pureté est partout, s'opposant à la noirceur du propos. Les décors, les costumes, le son, le montage sont impeccables. Franchement rien à reprocher.Un film difficile, pas forcément accessible, un sujet et une longueur (2h25) qui peuvent rebuter. Mais Le ru
Un film très dur de Michael Haneke - mais c’est un pléonasme - dans l’Allemagne de l’immédiat avant-guerre de 1914-18. Une fois de plus, Haneke part à la rencontre ce qu’il y a de plus violent chez l’être humain pour l’exposer sans aucune forme de jugement, comme avec détachement. Il est pourtant évident que ce détachement n’est qu’une apparence. L’obsession du meurtre gratuit, notamment, le hante toujours même si cette fois l’acte est dans un premier temps déplacé vers les animaux… jusqu’à la déclaration de guerre (institutionnalisation du meurtre gratuit). Les femmes semblent recéler un peu plus d’aspects positifs que leurs homologues masculins mais la différence est tellement ténue qu’elle n’ôte rien à l’impression d’ensemble que l’homme est une bête terrible, dont la cruauté et la malveillance sont sans égales à la surface de la Terre. Un film dont on peut sûrement sortir bouleversé ou irrité selon les cas mais qui pose dans tous les cas la question des limites du cinéma et de l’art en général.
Subtil ! Palmé en 2009, "Le Ruban Blanc" est un film brillamment construit ! Difficile d'accès, mais une fois rentré dedans, on découvre avec subtilité, un village sombre porté par une mise en scène froide de Michael Haneke. C est un film où l'on va suivre plusieurs personnages qui vont nous amener à une fin efficace. C est un film lourd, où l'on ressort épuisé. Très bon film
N'en déplaise aux fans du surestimé Un Prophète, Le Ruban Blanc est indéniablement une Palme d'or méritée. Michael Haneke, après un poussif Caché et un remake de son Funny Games, revient en Autriche et ce retour au pays est apparemment une bonne chose tant le cinéaste se révèle d'une très grande inspiration. Dès le générique défilant avec une absence totale de musique, le spectateur perdu dans la salle obscure sent monter en lui une angoisse. Puis une voix qui nous raconte une histoire dont elle-même ne sait pas tout. D'ailleurs, l'identité de ce narrateur ne sera connue que plusieurs minutes après le début du film, accentuant l'égarement du spectateur. Haneke est sadique, on le, sait, et maltraiter le spectateur est un de ses passe-temps favoris et ici, il ne s'en prive pas. Mais pas besoin d'images-choc pour cela: beaucoup de suggestion, de non-dits et de longs plans-séquences cadrés de manière à donner l'impression de voir la scène à travers les yeux d'un tiers afin de mieux impliquer le spectateur, à la manière des caméras cachées des films du même nom, sans pour autant lui donner les clés. Le dénouement en lui-même peut se révéler frustrant même si l'on s'en doute un peu. haneke multiplie les (fausses?) pistes sans jamais esquisser ne serait-ce que le début d'une résolution, laissant le soin au spectateur d'essayer de démêmer le vrai du faux. Le choix du noir et blanc accentue la noirceur de l'histoire tout en rappelant qu'elle appartient de toute façon au passé et que l'on ne sait de toute façon pas tout. Cela, c'est pour le symbolique, d'un point de vue esthétique, le noir et blanc sublime chaque plan et en fait un plaisir des yeux. Quant aux acteurs, ils sont d'une rare justesse, des aguerris aux enfants de tous âges. Dur et oppressant, Le Ruban blanc est aussi d'une formidable maîtrise et fait appel à toute l'attention du spectateur. Certains trouveront sûrement le film trop exigeant et élitiste, il est avant tout un grand moment de cinéma.
Cette chronique allemande d'avant guerre est dotée d'une aura extraordinaire qui fait la signature des chefs d'oeuvre. En faisant le choix de la sobriété et en évitant à tout prix de basculer dans le mélodramatique, Haneke nous livre un récit d'une force boulversante dont l'atmosphère pesant imprègne le spectateur et le captive de bout en bout. A partir d'un scénario minutieux, détaillé et intriguant porté par une mise en scène magistrale et un souci de l'esthétique inégalable, le réalisateur fait de ce simple fait divers une histoire prenante dans laquelle règne mystère et suspicion. Mais au delà de ça, c'est un récit sur la famille et l'autorité parentale que l'on a pu observer aussi bien chez les famille autoritaires protestantes comme dans le film mais aussi dans bien d'autres cas qui apporte une réflexion profonde, d'autant plus que l'ensemble est porté par une magnifique troupe d'acteurs, enfants comme adultes. Le Ruban Blanc est une réussite majeure du cinéma allemand et du cinéma en général car il propose quelque chose d'unique, de par son soin dans la réalisation qui fait passer ses 2h20 avec un plaisir immense.
Palme d'or du festival de Cannes en 2009, ce film du réalisateur autrichien Michael Haneke nous plonge dans l’univers d’un petit village allemand à la veille de la Première Guerre mondiale. En articulant son histoire autour d’une intrigue criminelle, il livre un regard terrible sur l’éducation stricte des enfants de l’époque fondée sur une rigueur morale et religieuse totalement jusqu’au-boutiste. Le récit très clinique n’exclut aucune violence (morale, physique et sexuelle) afin de mieux égratigner le monde des adultes. La froideur du propos, accentuée par une photographie en noir et blanc, rend la lecture de ce message idéologique (le mal engendre le mal) très malaisant. Bref, une œuvre austère mais poignante.