J’ai décidé de me faire une plongée rétro dans ces fameuses mini-séries qui ont essaimé dans le courant des années 90 surtout, et en particulier avec la multitude d’adaptations longues des classiques de King, auquel appartient Les Langoliers.
Ici c’est un spécialiste de l’horreur qui s’y colle, Tom Holland, mieux connu pour Jeu d’enfant, et qui s’entoure d’une solide équipe d’acteurs, avec, en tête d’affiche, Dean Stockwell et David Morse.
Pour une fois je vais commencer par les défauts du film, et celui qui va sauter aux yeux c’est les effets spéciaux ! Là, c’est dur de faire plus moche ! Le milieu des années 90 a été une cata pour pas mal de films, avec l’abandon à cette période des effets mécaniques et la vulgarisation balbutiante des effets visuels de synthèse, et Les Langoliers est une des victimes de cette transition ! Les monstres sont assez ignobles, et la dernière partie est donc parfois très pénible visuellement ! C’est pardonnable dans le sens où on se tape 15 minutes d’effets spéciaux sur 3 heures de film, mais quand même…
Outre ce défaut on pourra regretter quelques séquences où les acteurs sont en roue libre, et assez mal fichues par Tom Holland. L’épilogue est assez atroce, la direction d’acteur était sans doute partie en vacance, le dialoguiste a laissé les acteurs improvisés, et Holland a filé la caméra à son stagiaire du jour, car c’est très amateur ! J’ai du mal à croire que ce morceau n’a pas été ajouté à l’arrache !
Pour le reste Les Langoliers est une mini-série typique, d’une durée lourde de 3 heures. Franchement, parfois c’est peu digeste, mais ici ça passe bien. Quelques longueurs, notamment autour du personnage de Toomey, où il y a quelques délires dont on aurait pu se passer aisément ou que l’on aurait pu alléger, mais les 3 heures passent plutôt bien. Le suspense est bon, Tom Holland fluidifie son récit, il y a pas mal de bonnes idées et l’histoire est intéressante à la base, avec, en plus, un démarrage rapide, ce qui est très louable. On rentre vite dans le problème, après dix minutes de film, ce qui dénote quand même un bon travail au scénario.
Bonne intrigue et plutôt bien raconté, avec de bons acteurs. Hormis ce craquage final, les interprètes se montrent dans l’ensemble convaincants. Dean Stockwell est spécialement bon, mais les acteurs collent bien à leurs rôles, des rôles bien diversifiés, complémentaires, et Kate Maberly sur laquelle repose une grosse partie du film se montre convaincante. Bronson Pinchot hérite aussi d’un rôle très ingrat, et il se défend, même si comme je l’ai dit il est dommage que des éléments assez lourds le concernant viennent dans le film. On sent que Holland a voulu en dire le plus possible du livre, mais il en fait trop concernant le personnage de Toomey, c’est clair.
Niveau réalisation Les Langoliers reste un téléfilm, mais clairement Holland derrière la caméra ça permet de se dégager du tout-venant. Là encore, hormis le final complètement foiré, le métrage possède une ambiance intéressante avec finalement des décors ultra-restreints, une photographie plutôt quelconque, une bande son sympa mais pas exceptionnelle, et peu d’effets horrifiques ! Malgré cela Les Langoliers possède une ambiance intriguante, et le travail de mise en scène de Hollande est pour beaucoup. D’ailleurs il gère bien mieux cet aspect que les rares scènes d’action à la qualité discutable.
Les Langoliers ce n’est pas un chef-d’œuvre loin de là, mais c’est une mini-série que j’ai trouvé assez efficace. Pour le coup elle n’est pas ennuyeuse, et c’est déjà bien. On reste sur un téléfilm qui n’a rien d’exceptionnel, mais c’est propre et on sent le savoir-faire de Holland. 3.