Les plages d’Agnès est un très beau film empreint de sensibilité, de pudeur et d’intelligence grâce à sa richesse narrative. Le dernier film d’Agnès Varda, dont on espère qu’il ne sera pas le dernier, a tout du film testament, un hommage quasi narcissique à une œuvre très riche racontée sous la forme d’un conte autobiographique. Agnès Varda nous parle de sa vie très dense en nous faisant parcourir le monde dans les lieux qui l’ont marquée (Los Angeles, Bruxelles, Paris, Sète, La Corse, Noirmoutier). L’habilité de la richesse narrative du film provient que Varda mixte les scènes actuelles de sa vie, ou anciennes jouées par une autre actrice, nombreux extraits de films, photos ou retrouvailles d’anciens compagnons dans ses lieux chers telles les plages de son existence. Ce dispositif est d’une très grande richesse. Elle montre très bien la fluidité de caractère de la réalisatrice. L’émotion, pudiquement révélée apparaît à de nombreuses reprises et est augmentée lorsqu’elle parle de ses chers disparus, surtout le grand Jacques Demy dont on apprend qu’il est mort du S.I.D.A. Agnès Varda nous offre une leçon de mise en scène (voir la trouvaille du début du film avec le jeu de miroir posés sur une plage de Belgique) et d’idée de scénario (la scène de bureau dans une rue ensablée de Paris). Agnès Varda évoque sa carrière sans fausse modestie tout en maniant avec talent l’auto dérision, l’humour et des évènements personnels qu’elle narre avec pudeur. Nous connaissions les jambes de Cyd Charisse, les seins de Jane Mansfield, le regard de Lauren Bacall, il y a aussi la voix douce et pénétrante, chargée de cinéphilie d’Agnès Varda. Comble de l’ironie : une femme qui dit avoir vu moins de dix films avant de réaliser son premier (quoique voir le clin d’œil de Chris Marker) avoue son amour envers les héros du septième art en nous montrant un si beau film, profond hommage à la petite lucarne magique.
Une excellente surprise, tant sur la forme que sur le fond. J'y ai appris des tonnes de choses que j'ignorais d'Agnès Varda, de Jacques Demy et des périodes et lieux qu'ils ont traversés. Un film d'une grande intelligence, drôle et captivant. A voir.
WAHOU. Dur dur d'écrire un petit quelque chose sur un film aussi beau et indescriptible. Premièrement, il faudrait mettre 80 étoiles pour être en adéquation avec 80 balais ... et ça ne serait qu'amplement mérité ! Agnès Varda nous présente avec beaucoup de finesse et d'originalité son parcours, sa vie ... rien d'étonnant jusque là, c'est une autobiographie. Mais Varda ne s'arrête pas là. Elle va constamment à la recherche des autres, les autres, ce sont elle. Et à la recherche de paysages, on finit toujours pas retrouver une plage ... Merci!
J'ai découvert une jeune fille (!) de 80 balais (sic) pleine d'imagination, d'humour et pétillante comme une belle bouteille de bulles. Une autobiographie à travers les autres, à aucun moment elle ne s'appesantit sur sa solitude, des images magnifiques, des jeux de miroirs à l'infini, comme ces vagues et ces plages qui sont le centre de ce film. Une très belle oeuvre, à voir et à revoir...
Agnès Varda raconte sa vie. Nous n'avons pas besoin de la connaître pour apprécier son film. Construit comme un rêve, avec des élans arrivant de la droite, de la gauche, d'en haut, d'en bas, Agnès Varda construit son chemin dans les traces de sa vie, de son cinéma. Son rêve devient réalité, avec une petite touche de flou tout de même. Voilà tout l'art de cette cinéaste si singulière dans un cinéma souvent trop classique, ayant peur de se jeter à l'eau. Ce vent d'air frais sur la plage semble irréel.
Un petit bijou bourré d'humour et de tendresse, un magnifique hommage au cinéma et à l'art... "les plages d'agnès" est une vraie bouffée d'air pur (et frais) !
Je ne connais pas vraiment l'œuvre de Varda,à part bien sur Sans Toit ni Loi et grâce à cet autoportrait j'ai découvert une artiste complète.Cette petite bonne femme de 80 balais est stupéfiante de vitalité et son film mi fiction mi documentaire vraiment original et parfois poignant.Un film sur une femme amoureuse qui a perdu son amour mais pas sa vitalité.
finalement c est presque un film sur les autres qu a fait varda et en tous ca pas sur son oeuvre qui n est qu une ilustration parmi d' autres: des gens du festival d'avignon aux veuves de noirmoutier en passant pas les daguerrois et les sétois c est l'a mour des autres qui domine. AV est peu douée pour l indifférence et les pommes de terres comme les huitres revètent une personnalité sous son regard.Elle parle de ce qu elle a fait avec précision mais trés distanciée sans complaisance ou commisèration J ai eu du mal à m'arracher à son univers et à sa cour de la rue Daguerre. J envie ses amis de la connaître et d'être aimé par elle. Enfin revoir cleo sur grand écran ne serait ce que quelques secondes c est formidable
Film narcissique sur l'enfance d'Agnès Varda, qui rappelle ces vieilles photos oubliées conservées par nos grands parents. Les référence au Cinéma sont quasi inexistantes et tout du long on assiste à une exposition de photos animées : Agnès utilise sa caméra comme un appareil photo. Les lenteurs de certains moments nous permettent de nous poser quelques questions sur le temps qui s'écoule et qui finis par disparaître dans l'oublie. Une fois encore les gens aiment, sans comprendre mais juste parce que cela fait décalé, ou bien seulement par adoration pour cet artiste, ou bien peut être que je suis trop jeune pour comprendre. Les miroirs du début et quelques anecdotes valent quand même le coup d'oeil. Ha, qu'es qu'elle doit être lente la vie lorsque l'on s'ennuie.
Et voilà, ce 23 décembre, comme ça, le meilleur film de l'année, toutes catégories confondues, et sans doute l'un des grands films du cinéma. Merci à Mme Varda d'être ce qu'elle est, avec cet humour, cette inventivité, cet amour des gens... Ce film est un sacrément beau cadeau de Noël. Merci encore.